Pour la fête de l’Assomption : « Marie, dernier recours ! »…

Lorsque notre état (extérieur ou intérieur) est tel que nous ne sommes plus en mesure de jknous adresser  ni à Jésus ni au Père, rappelons-nous qu’au long des siècles Marie a souvent été le dernier recours. Quelques mots sur ce « dernier re-cours » qu’est Marie trouvent tout à fait leur place à ce point où nous en sommes de notre approche de la prière de supplication, et viendront aussi bien à point pour la fête de l’Assomption, que nous allons vivre.

Ce n’est pas sans émotion que je fais ici mémoire de l’abbé Roger Putters qui, vicaire à Malmedy, conduisait les enfants à la fin de chaque retraite préparatoire à la Profession de foi vers un lieu marial. Il justifiait cette démarche en disant : « Lorsqu’ils auront probablement en grand nombre pris distance par rapport à toute pratique religieuse, j’ose croire que c’est par Marie qu’ils reviendront le plus souvent. »… Superbe intuition spirituelle (Il n’en manquait pas !) qui rejoignait la grande tradition de dévotion mariale.

J’aime reprendre ici des lignes de Jacques Bur : Comme l’écrit Vatican II, « Depuis les temps les plus  reculés, (…) les fidèles, en leurs prières, se réfugient sous sa protection (de Marie) au milieu de tous les périls et des difficultés qu’ils rencontrent. » (LG 66.)

« C’est en vous notre patronne et notre médiatrice auprès du Dieu dont vous êtes la mère, que le genre humain met toute sa joie ; il attend votre protection ; en vous seule il trouve son refuge ; par vous seule il espère être défendu ! Voici que moi aussi je viens à vous avec une âme fervente, car je n’ai pas le courage d’approcher votre fils et j’implore votre intercession pour obtenir mon salut… Ô vous qui êtes compatissante, vous qui êtes la mère du Dieu de miséricorde, ayez pitié de votre serviteur ! » (St Ephrem, « Prière à Marie »,  IVème siècle)

Péguy explique pourquoi il ne peut pas dire le « Notre Père », mais peut cependant réciter le « Je vous salue Marie ».

« Il y a là quelque chose de très juste, écrit le Cardinal Daniélou ; alors qu’on ne peut dire le ‘Notre Père’ parce qu’on n’est pas digne, si on n’est pas dans les dispositions filiales, dans la grâce, il semble tout de même qu’on peut dire le ‘Je vous salue Marie’ parce qu’il y a une présence de Marie, là où Jésus et la grâce ne sont pas encore. C’est pourquoi il y a une relation mystérieuse entre Marie et les pécheurs ; c’est ce que sentent tellement les pécheurs qui prient Marie alors qu’ils ne peuvent encore prier Jésus, ou ne le peuvent plus par suite de leurs infidélités. » (Jean Daniélou, « Le Mystère de l’Avent », Editions du Seuil, page 130.)

Voici ce que Claudel répondit un jour à un père jésuite qui lui demandait pourquoi il priait devant une statue de la Vierge et non pas devant l’autel du saint sacrement : « Je me prépare avec Marie à aller trouver son divin fils. » (Pour comprendre la Vierge Marie, Cerf,  Paris, 1992, p. 142).hj,

 

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