Homélie de l’Assomption 2025 : Marie, témoin de l’espérance

Mes sœurs et mes frères, l’Assomption que nous célébrons aujourd’hui, c’est la manifestation de la destinée finale qui nous attend : la victoire sur la mort, la vie éternelle auprès  de Dieu. Cette promesse s’est déjà accomplie en Marie.

Holy Blessed Virgin Mary or Mother of God. Assumption of Mary.Vector illustration for Christian and Catholic communities, design, decoration of religious holidays, history

Je le disais encore dimanche dernier : notre espérance repose sur notre conviction profonde  de la réalisation des promesses de Dieu. Et Marie a incarné cette disposition de cœur. A l’Annonciation, répondant à l’appel de Dieu, elle dit à l’ange : « Que tout me soit fait selon ta parole !  » Aussi par son « oui », son fiat, elle a accepté en toute liberté de coopérer au plan divin de sauver l’humanité. Et pourtant elle ne savait pas comment cela allait se faire (Lc 1, 34). Jeune fille, elle ne comprend pas nécessairement tout, mais face à l’inconnu, elle a témoigné d’une confiance sans réserve. Elle a cru que Dieu pouvait accomplir l’impossible. Et Elisabeth lui dira : « Tu es bienheureuse, toi qui as cru à l’accomplissement des promesses divines » !

Chers amis, dans un attachement affectif et filial, beaucoup d’entre nous ont découvert Marie, moi-même y compris, comme mère, confidente et avocate. Il n’y a pas un seul jour où personnellement, je ne me connecte pas à elle. Nous recourons à son intercession maternelle. …  J’en profite d’ailleurs pour féliciter et encourager les personnes qui, seules, en groupe ou en communauté de prière, prient le chapelet, c’est une école d’espérance. Dans cette puissante prière du rosaire que Jean-Paul II appelait un “compendium de l’Évangile”, c’est-à-dire un condensé de l’essentiel de l’Evangile, nous demandons simplement à Marie de prier Jésus pour nous…  Je salue aussi et bénis les pèlerins d’espérance de notre  diocèse – et il y en a dans notre UP-  qui se mettront dès demain en route vers Lourdes, à la rencontre de Marie ! Elle n’est pas une déesse, mais comme elle l’a fait à Banneux, elle nous conduit à la Source des grâces, à Jésus : « Ad Iesum per Mariam » – “À Jésus par Marie”.

Dans la joie comme dans la souffrance, l’Eglise nous la propose comme modèle de foi et d’espérance à imiter. Elle est l’étoile qui brille dans la nuit de notre foi.

Au pied de la Croix de Golgotha, imaginez son déchirant choc émotionnel quand elle entendit la dernière expiration de son enfant remettant  péniblement son souffle à Dieu. C’est là que se réalisa de manière prégnante la prophétie du vieillard Siméon : « Quant à toi, Marie, la douleur te transpercera l’âme comme une épée » (Lc 2, 35b). Toute perdue, submergée dans l’absurdité totale, elle se demandait certainement :  » Mais où sont les promesses de Dieu m’adressées par l’ange Gabriel : que mon enfant sera grand, qu’il est le Fils du Dieu très-haut, qu’il sera un roi comme David et que son règne n’aura point de fin ? » (Lc 1, 32-33). Les promesses de Dieu semblaient bien lointaines…

C’est ici, les amis, que Marie devient plus que jamais un repère concret dans le combat de la foi.Humainement parlant, elle n’avait plus de raison d’espérer. L’espérance était supposée morte… Et justement, c’est là où tout semble perdu, là où l’espoir déchante, que commence l’espérance. Marie est restée debout, elle a continué à croire, à attendre même dans les moments les plus sombres. Peut-être entendait-elle en sourdine, au plus intime d’elle-même, les paroles de l’ange à l’Annonciation : »Sois sans crainte, Marie ! »… Poussée par l’opiniâtreté de son espérance, on l’a retrouvée au Cénacle (Ac 1,14) avec les disciples de Jésus, priant pour l’avenir de l’Église. Ils attendaient dans l’espérance la réalisation de la promesse d’avènement de l’Esprit Saint, Esprit du Christ Ressuscité, (Ac 1, 13-14) …

On comprend ainsi la piété populaire, qui invoque Marie sous le titre de « Mater spei « , traduit « Mère de l’espérance ! »…  Sainte Marie, Mère de Dieu, enseigne-moi à croire, à espérer, à aimer et … prie pour moi, pauvre pécheur, maintenant jusqu’à l’heure de la Rencontre. Amen !

                                                                  Vital Nlandu votre curé-doyen

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