Au moment du deuil

Départ

Repères pour les funérailles catholiques

(Rédigé avec l’aide du site de l’Église catholique à Bruxelles)

Face à l’épreuve de la mort d’un être aimé, l’Église catholique met tout en œuvre pour offrir aux familles qui le demandent des funérailles qui soient un moment de recueillement, de consolation et d’espérance.

Où célébrer les funérailles ?

Une société qui privatise la mort est une société qui perd un de ses liens sociaux les plus puissants : l’être humain est un être social jusque dans la mort. Vivre le deuil n’est pas uniquement l’affaire privée de la famille. C’est un acte social et religieux porté par toute la communauté chrétienne. Voilà pourquoi la tradition catholique recommande que les funérailles se célèbrent dans l’église paroissiale –l’église du quartier où le défunt a vécu– plutôt que dans un autre édifice religieux et certainement pas dans un espace privé, comme un funérarium.

Dans le cas d’une incinération, l’Église catholique insiste pour que l’office religieux se fasse dans la paroisse avant la crémation. Pour les cas où cela n’est vraiment pas possible, les évêques ont prévu un accompagnement religieux au sein même des crématoriums.

Qui prépare les funérailles avec la famille ?

Le curé et les diacres ne sont pas les seuls à accompagner les familles et à préparer les funérailles. Il est aidé par une équipe de chrétiens, souvent bénévoles. Ceux-ci rencontrent les familles et organisent éventuellement un temps de prière avant les funérailles. Ils veillent également à ce que le nom du défunt soit mentionné au cours de la messe dominicale suivante. Parfois, ils organisent par la suite une célébration spéciale en mémoire des défunts de la paroisse.

Dans notre Unité pastorale, des chrétiens laïcs ont été formés et mandatés par l’évêque pour animer la célébration des funérailles.

Que coûtent des funérailles ?

La contribution des fidèles aux funérailles religieuses est relativement modeste comparée aux coûts du cercueil, des pompes funèbres ou des annonces mortuaires. Les évêchés sont autonomes pour en fixer le montant. Celui-ci est, en 2015, de 160€ par célébration en Belgique francophone. Cette somme couvre principalement les divers frais de la célébration (chauffage, entretien de l’église, frais du célébrant, organiste, sacristain, …). Et chaque curé apprécie en conscience la capacité contributive des familles et peut ne rien demander.

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Voici un premier regard sur le vécu local d’accompagnement des personnes en deuil

Comment avez-vous été appelés à rendre ce service ?
Le point de départ a été la constitution d’équipes «deuil» pour assurer les veillées.
Il a été fait appel à toutes les personnes de l’Unité Pastorale de Malmedy et des villages environnants qui s’en occupaient déjà, en partenariat avec l’équipe des Visiteurs de Malades.
Des équipes se sont ainsi constituées en « duo » pour rencontrer les familles endeuillées et assurer les veillées.
Ces veillées peuvent également toujours être prises en charge par Monsieur Hubert Schmitz pour la récitation du chapelet, si les familles désirent cette prière.

S’agit-il d’un service à l’Unité Pastorale pour lequel vous vous êtes formé(e)s?
Oui. Dès septembre 2009, Monsieur le Doyen nous fait part des changements à venir pour les funérailles et des communications faites lors des réunions des doyens présidées par l’évêque. Il insiste sur le fait que les funérailles et l’accompagnement des familles en deuil doivent être un engagement de la communauté chrétienne.
Une expérience est mise en route à Verviers et à Welkenraedt, où des laïcs de l’équipe paroissiale seront appelés à conduire ces célébrations, pour exprimer la compassion et la sympathie de la communauté chrétienne, et pour partager aux familles leur espérance chrétienne de foi en la résurrection.
Pour assurer des célébrations bien faites, une formation de personnes appelées à ce service sera indispensable. C’est grâce à notre doyen qu’une formation a pu avoir lieu à Malmedy du 21.09 au 23.11.2011 et qu’en fin de celle-ci, trois équipes ont pu être mandatées, ainsi que plusieurs personnes ressources.

Comment les familles en deuil vivent-elles cette célébration «sans prêtre»?
Il est normal que, comme tout changement, celui-ci bouleverse et provoque une réaction d’incompréhension, où l’émotion joue un grand rôle. Surtout parmi la population plus âgée et pratiquante fidèle.
Réaction tout à fait normale, puisque pour nous aussi le changement était important.
Nous avons essayé de rejoindre au mieux ces personnes et familles en deuil, en les accompagnant, car certaines sont démunies face au décès d’un de leurs proches, en les écoutant, en leur expliquant que le manque de prêtre est de plus en plus criant.
En règle générale, les familles vivent très bien cette célébration, parce qu’elle a été préparée avec la famille, et que nous essayons toujours de répondre à leurs souhaits et désirs en les faisant notamment participer aux différents rites et lectures.

En ces moments toujours difficiles du départ d’un être cher, les proches vous confient-ils leurs questions existentielles?
Cela arrive, mais pas toujours.
Chaque démarche est une nouvelle rencontre avec des personnes et leur souffrance, leur questionnement, leur révolte, leur croyance et parfois leurs difficultés vis-à-vis de l’Eglise. Elles doivent pouvoir l’exprimer … Nous devons leur laisser la parole…
Devant la mort, nous devenons plus vrais, beaucoup de barrières tombent.
Nous nous souvenons de notre première expérience où nous tremblions un peu devant l’inconnu… où nous avions confié notre démarche au Seigneur (comme nous le faisons avant chaque rencontre). Les personnes rencontrées, non-croyantes, faisaient cette démarche pour leur maman… Elles nous ont dit avoir été touchées au fur et à mesure de l’entretien par le fait de notre foi. Qu’il était perceptible que nous croyions en ce que nous faisions et disions.

Comment les familles vivent-elles l’eucharistie célébrée pour l’ensemble des défunts d’un même mois?
Une nouvelle occasion de reprendre contact avec ces familles, est d’aller leur porter l’invitation à la messe des défunts du mois.
La liturgie des funérailles est la première étape qui est centrée sur le défunt que l’on remet à Dieu.
La deuxième étape, qui est l’eucharistie de mémoire, nous rassemble tous pour rendre grâce.
Le mémento des défunts est un moment sensible de communion fraternelle entre le ciel et la terre, il est vécu avec ferveur par toute l’assemblée.
Beaucoup de familles répondent à l’invitation.
C’est un réel encouragement pour les membres des différentes équipes.