Fête du Christ-Roi de l’univers – Dimanche 23 novembre 2025

On peut se demander à juste titre: pourquoi cette fête à la fin de l’année liturgique? C’est parce que théologiquement parlant, elle fait la synthèse du mystère du salut: Jésus-Christ, l’Alpha et l’Oméga, « Celui qui est, qui était et qui vient » (Ap 1, 8), a pris place! Il règne désormais sur toute la création et surtout dans les cœurs de ceux qui acceptent son Amour. Alléluia, amen!

Lectures : 2 Sam 5, 1-3 ; Ps 121 ; Col 1, 12-20 ; Lc 23, 35-43

Chers amis, les arbres ont perdu leurs feuilles, les jours s’assombrissent, les gelées sont présentes, les gants, les écharpes, les bonnets et les manteaux sont sortis des garde-robes … L’ambiance des fêtes de fin d’année se fait déjà sentir!

C’est dans ce climat que nous célébrons en ce dernier dimanche de l’année liturgique C, la solennité du Christ-Roi de l’Univers créée par le pape Pie XI en 1925. En voici le contexte: après la Grande guerre, il y a eu effervescence d’idéologies nationalistes et montée du sécularisme, qui prône la séparation nette de l’État avec les religions. L’Etat doit rester neutre et garantir la liberté de conscience et l’égalité de traitement des croyants et non-croyants. En France, on parlait déjà de la laïcité… Le pape Pie XI veut donc affirmer à la face du monde que le Christ est le vrai Roi, qu’Il n’est pas là pour dominer, pour la richesse ou la gloire, mais pour régner dans les consciences, les cœurs et les nations par la vérité, la paix et l’amour.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que la royauté du Christ trouble et désarme! Elle renverse nos catégories et habitudes humaines: le Christ est investi sur une croix, c’est là qu’Il est élevé! Sa couronne est d’épines. Son manteau royal, c’est juste un morceau de linge qui couvre sa nudité. Sa puissance, Il l’exprime dans la miséricorde et le don de soi. Il ne s’impose pas, Il se révèle dans la vulnérabilité d’un Dieu qui quémande l’amour des hommes, et l’on s’en moque. Sa puissance, Il l’exprime dans l’humilité d’un Maître qui sert, qui se met à genou devant ses disciples pour laver leurs pieds, qui pardonne, éveille à l’espérance.

Loin de toute consonance politique, Il est un « Roi de cœur » qui se propose d’instaurer dans nos cœurs, dans nos maisons, dans notre UP, nos lieux de vie et de travail, son règne d’amour, tout entier bâti sur la miséricorde, le don de soi, la bienveillance…

Selon la page d’Evangile de ce dimanche, à la crucifixion, le peuple assiste à la scène de douleurs et de mépris, il se tient là à observer. Sans doute y en a- t-il qui, tout pantois, cherchent à comprendre. En effet, parfois à défaut de comprendre, on apprend! D’autres sont peut-être indignés… Savent-ils seulement que c’est Dieu qui est rejeté? Savent-ils seulement qu’en ce moment se joue le salut des hommes et du monde? « Aujourd’hui, avec moi tu es dans le Paradis », dit Jésus au bon larron qui se sait coupable et qui, comme l’enfant prodigue, s’ouvre à la grâce… L’aujourd’hui du salut, c’est la Bonne Nouvelle de l’ange à la naissance de Jésus: « Aujourd’hui nous est né un enfant sauveur » (Lc 2, 10-11). A Zachée, Jésus dira : « Aujourd’hui le salut est entré dans cette maison » (Lc 19, 9). Quant aux chefs, aux soldats et au mauvais larron, ils le tournent en dérision, le prenant pour un imposteur: « Sauve-toi toi-même, toi qui prétends sauver les autres ». Mais Jésus ne répond pas aux sarcasmes, Il ne se défend pas, Il reste dans la logique et la vérité de l’amour… Et alors, d’une simplicité incroyable, le bon larron lâchera son cri de cœur: « Souviens-toi de moi ». Oui, chaque fois que tu plonges dans le cafard de la solitude, que tu te sens abandonné ; chaque fois que tu es dans le brouillard du doute, de l’épuisement, de la peur, de la maladie, de l’absurdité, dans la foi et la communion avec le Christ en croix, prie simplement: « Jésus, souviens-toi de moi ». A ce moment, tu vivras l’aujourd’hui du salut de Dieu: avec Jésus, tu seras!

Chers amis, à l’aube de l’Avent, moi je choisis Jésus-Christ comme ami et Roi de cœur. Je lui demande de prendre place dans ma vie, de me guider dans mes choix, de me soutenir dans mes combats et tempêtes intérieurs, dans mes fragilités ; de soigner et de guérir mes zones blessées ; de m’aider à déployer mon potentiel de bienveillance…Que son règne vienne, qu’il s’étende dans ma vie et dans votre vie!

Je chante: « Il est l’Agneau, le Pasteur ; il est le Roi, le Serviteur! »

Vital Nlandu, votre curé-doyen

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