Ces Lignes qui nous viennent de l’abbé Benoît Lobet, curé doyen principal d’Ath au diocèse de Tournai rendent bien compte de la réalité vécue par nombres de curés. Elles peuvent assurément donner à réfléchir. Entre autre chose on ne peut être que frappé par l’insistance de l’Abbé Lobet sur l’urgence d’ouvrir concrètement des chemins de communion entre tous.
Je suis de plus en plus agacé, ces jours-ci, par les exigences des gens. On « veut » tel prêtre pour telle célébration, ce « doit » être lui, il « faut » se marier dans telle église, et tel jour à telle heure, on « a le droit » de faire baptiser son enfant de telle façon, en apportant les textes que l’on veut et, à la limite, sans se soucier de la Parole de Dieu, etc. Ajoutons à cela les médisances, et les calomnies : elles sont trop bêtes pour qu’on s’en encombre.
Il faut accueillir tout cela, sereinement : c’est la nature humaine. Il faut éduquer tout cela, et même si c’est une fatigue sans cesse recommencée : c’est le devoir du pasteur. Dire « non » n’est pas plus facile pour celui qui le dit que pour celui qui le reçoit. Mais le pasteur a un devoir de discernement pour aider les personnes à grandir dans leur foi, et d’abord dans leur vie, à mettre de l’ordre dans leurs émotions, dans leur psychologie, dans leurs affects.
C’est ainsi que nous essayons sans cesse de vivre en communauté, apprenant les uns et les autres, les uns aux autres, les uns des autres, ce qu’est le bien commun. Je l’ai déjà répété souvent sur ce blog : le bien commun, ce n’est pas l’addition (jamais réussie) des biens individuels, des soupirs et des désirs de chacun, mais c’est le bien d’une communauté de vie qui transcende toujours les intérêts et les souhaits particuliers. Toutefois, la recherche de ce bien-là procure plus de joie que la satisfaction des volontés personnelles.
Ce soir, à Tongre-Notre-Dame, dans la Basilique, notre évêque va présider, pour la Région d’Ath, une soirée de lancement de l’année « refondation » qui, dans chacune de nos Unités Pastorales, va mettre en œuvre les décisions et les décrets du Synode diocésain. Quelles que soient les décisions particulières que nous serons ensemble amenés à prendre durant cette année, il me semble que le mouvement de fond est celui que j’ai exprimé ci-dessus : chercher le bien commun. Le préférer à un réflexe de défense des intérêts particuliers. Le vouloir pour lui-même. Si chacun de nous agit et réagit dans ce sens, je promets à tous un accroissement de bonheur humain et chrétien.
Votre Curé Henri Bastin