Homélie du 3ème dimanche ord C
Lectures : Ne 8, 2-4.5-6.8-10; Ps 18B; 1 CO 12, 12-30; Lc 1, 1-4; 4, 14-21
Chers amis, jeudi dernier à 20h, nous nous sommes rassemblés dans cette cathédrale avec nos amis de l’Eglise protestante baptiste de Malmedy et ceux de la Communauté évangélique de Xhoffraix, afin de prier pour l’unité des chrétiens. C’est Jésus lui-même qui a instauré cette prière : « Père, qu’ils soient UN comme toi et moi nous sommes UN » (Jn 17, 22). En effet, il y a par-ci, par-là des velléités d’orgueil : on se croit le détenteur de la vérité évangélique, chacun défend sa propre tradition alors que nous n’en avons qu’une : la tradition apostolique. Dans la 2ème lecture de ce dimanche, les corinthiens sont divisés pour des motifs de vaine gloire : rivalités d’intérêt, d’appartenance à telle ou telle autre culture, à tel ou tel autre serviteur de Dieu … Saint Paul leur rappellera ainsi qu’ils ont reçu un seul Baptême, un même Esprit ! L’image du corps qu’il emploie est assez parlante. Observez bien comment fonctionnent les membres d’un même corps : chaque membre a un rôle spécifique à jouer, aucun n’est de trop, chacun est nécessaire. Et ce qui est merveilleux, c’est que chaque membre vit avec les autres, pour les autres et par les autres. Ils sont complémentaires et ont une valeur égale. Quand l’un d’eux dysfonctionne, c’est tout le corps qui souffre. Et c’est cette diversité des membres dans leur indispensable unité qui permet au corps de vivre et d’être dynamique. Je vous le dis : chacun de nous est résolument une note de musique indispensable à la symphonie de notre communauté ; chacun est une goutte d’eau indispensable à la création du fleuve baptismal dans lequel nous avons été plongés; chacun est une pierre incontournable pour la construction de l’Eglise de Jésus-Christ dans sa famille, son milieu de vie.
Dans la page d’Evangile, Jésus ouvre le Livre, en lit un extrait d’Isaïe (Is 61, 1-2), le referme et fixe ses auditeurs dans les yeux en leur disant : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre !« . Cela veut dire que l’histoire de chacun de nous est concernée et rejointe par les paroles et les actes de Dieu relatés dans la Bible. L’évangéliste Luc dédie son livre à un certain Théophile dont le nom signifie en grec « ami de Dieu ». En fait, il l’adresse à tous les amis et chercheurs de Dieu dont tu fais partie. Luc veut raffermir ta foi en t’assurant que la Parole de Dieu que tu écoutes, médites, n’est pas une mythologie, elle ne relève pas de la fantasmagorie. C’est assurément une Parole sûre, crédible, efficiente, qui sanctifie, ouvre à la conversion, à la guérison et à la libération. Par elle, la grâce de Dieu est à l’œuvre, Jésus déploie sur ses amis la puissance de sa résurrection. C’est ce que dit saint Paul quand il déclare : « Je n’ai point honte de l’Evangile, c’est la puissance de Dieu, la force dont il se sert pour sauver tous ceux qui croient » (Rm 1, 16).
Dans la première lecture, le peuple hébreu revient de l’exil de Babylone, il est ému et remué. Il pleure des larmes d’émotion … Il prend conscience qu’il a sombré dans la déchéance parce qu’il a bafoué, négligé la Parole de Dieu. Cette parole qui, pourtant, est la seule réponse à nos pourquoi, à notre recherche de sens, qui change notre regard en nous invitant à l’espérance : oui, la vie est plus forte que la mort ; oui, l’amour est plus fort que la haine !
Alors le prêtre scribe Esdras va consoler le peuple de Dieu et le rassurer : « Ecoutez les gars, arrêtez, s’il vous plaît, de pleurer, ne prenez pas le deuil. Dieu est grand, la joie qu’il éprouve quand nous écoutons sa Parole, quand nous revenons à Lui, est notre seul rempart » Amen, amen !

Mes sœurs et mes frères, que Dieu ouvre nos cœurs à sa Parole de ce dimanche pour que nous prenions conscience que nous sommes ces pauvres à qui la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ est annoncée; ces aveugles incapables de voir les merveilles de Dieu, que Jésus veut éclairer. C’est nous ces prisonniers de convoitise, d’orgueil et d’égoïsme qu’il veut libérer; ces cabossés de la vie qu’il veut redresser, pour que nous soyons aujourd’hui plus que jamais des femmes et des hommes debout, en marche et dignes !
Vital Nlandu, votre curé-doyen