Le Bon Pasteur !

  Homélie du 4ème dimanche de Pâques A : Jean 10, 1-16

Mes frères et mes sœurs, l’Eglise nous donne de méditer aujourd’hui une page d’Evangile qui déploie une fois de plus l’éventail de l’Amour de Dieu. Sachez-le : l’amour n’est pas un attribut, une qualité de Dieu, c’est la substance même qui le constitue, c’est son être : Dieu est Amour ! L’image du berger … et le berger sans nul autre pareil, le « bon », nous le démontre. Il est « pénétré » pour reprendre l’expression du pape François, « de l’odeur de ses brebis« , c’est-à-dire Jésus nous est tellement proche et accessible ; il nous accompagne dans nos peines, nos joies, nos peurs et notre espérance. Il prend sur ses épaules, les brebis fatiguées ou découragées. Et dans la marche, quelle est sa posture, où se met-il ? Il est devant pour indiquer le chemin, son Esprit est éclaireur des consciences. Au milieu : c’est tout le mystère de l’incarnation. Ayant vécu notre condition d’homme, le Ressuscité nous comprend et nous guérit par sa miséricorde. Il est derrière nous pour nous protéger et faire de nous des femmes et des hommes libres et responsables de la conduite de leur vie. Il nous fait confiance…

Chers amis, je connais des chrétiens qui ne sont pas épanouis dans leur pratique religieuse, d’autres doutent. En effet, leur foi ne percole plus, n’apporte plus de sens dans leur vie quotidienne. Et pourquoi ? C’est entre autres parce que leur foi est logée plus dans leur tête que dans leur cœur. Le voyage le plus long qui soit, n’est-ce pas de passer de la tête au cœur (Mère Teresa) ? On aime Jésus dans son cœur quand on noue avec lui une relation personnelle, intime, le toi-et-moi. Et l’édifice d’une telle relation est posé sur 3 pierres, les 3 respirations de l’amour vrai :

*L’écoute : « Mes brebis écoutent ma voix ! ». La foi se reçoit par l’écoute (Rm 10, 14). Il y a une différence entre entendreet écouter. Entendre (audire) ne demande pas d’effort, c’est un acte non intentionnel, qui se fait sans nous. J’entends le klaxon d’une voiture, le vrombissement d’une moto ou la sirène des pompiers. Ecouter, cependant, demande que l’on se rendre disponible. On fait le choix, on prend la décision d’écouter. Nous apprenons à écouter la voix de Dieu qui susurre au creux de nous-mêmes par la méditation et l’accueil de sa Parole, la relecture des événements de notre vie à la lumière de Pâques, dans l’adoration, le silence éternel des espaces infinis … Même si notre société est polluée par le bruit et l’empressement, Dieu continue de nous parler à travers moult signes. Et puisque voix rime avec voie, écouter le bon berger, c’est aussi le suivre en adoptant son style de vie.

*L’appel : « Le bon berger appelle chacune de ses brebis par son nom ». En cette Journée Mondiale de prière pour les vocations, je pense certes à ceux qui sont appelés au sacerdoce ministériel, à la vie consacrée, mais aussi à tous les baptisés appelés au service de la communion, de l’engagement et de la beauté…  Aujourd’hui on parle de la « crise des vocations » comme si le Seigneur n’appelait plus. Rassurons-nous : il continue de le faire. La crise, c’est plutôt celle de l’écoute et des réponses à donner à ses appels. C’est aujourd’hui l’occasion favorable pour chacun de revisiter sa propre vocation : qu’est-ce que je fais des charismes, des bénédictions, du potentiel cumulé dont je suis doté ?

*La liberté : Notre vie, n’est-ce pas un brin de temps donné à notre liberté pour apprendre à aimer ? Le bon berger fait sortir ses brebis. « Faire sortir », c’est un geste de délivrance et de liberté. Moïse fit sortir les Hébreux d’Egypte pour les libérer de l’esclavage ! La métaphore de la porte signifie que c’est par Jésus,  le bon pasteur et le passeur, que nous avons accès à la vie surabondante de grâces (V. 10). L’homme n’est pas ainsi un mort en sursis, c’est un ressuscité en différé. La Bonne Nouvelle, c’est celle du Christ qui nous donne en surcroît la vie de Dieu.

« Que devons-nous faire ? « demandent les auditeurs de Pierre dans la 1ère lecture : ils sont interpellés par sa prédication. Et Pierre de leur dire : convertissez-vous et soyez plongés dans la fontaine baptismale.

Prions ainsi pour que l’Esprit Saint nous aide à nous convertir, autrement dit à changer notre regard vis-à-vis de nous-mêmes, des autres, de la nature et de Dieu. Et que nous soyons cohérents et fiers du beau nom de « chrétien » que nous portons.  

                                                                                          Vital Nlandu, votre curé-doyen

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