Mot du curé (23-24 avril 2016)

Vouloir et faire du bien à « l’ennemi » : Quoi ? Combien ? Comment ? Quand ?…

Et aime ceux qui te font ces choses,

Et ne veuille rien d’autre que ce que le Seigneur te donnera…

(François d’Assise, Lettre à un ministre)

Nous continuons notre méditation sur ce passage de la lettre de François au frère-responsable qui se plaint du comportement d’un membre de sa communauté.

Au fil de notre retraite, j’avais rappelé les quelques démarches spirituelles qui me paraissent indispensables en telle situation, si nous voulons nous inscrire dans l’esprit de l’évangile.

Dans ce « mot du curé », je commence par les reprendre dans l’ordre que j’avais suivi.

1) Prier pour la personne avec laquelle nous sommes en mésentente (… et pour nous-mêmes)… (dimension abordée, il y a quinze jours)

2) Dans la prière, nous soumettre humblement et avec confiance au temps de Dieu et à sa manière de faire avec l’autre : ne pas programmer Dieu quant à la durée et à la façon… (dimension abordée – en tout cas évoquée – il y a également quinze jours)

3) Ne pas désespérer de l’autre… (dimension abordée la semaine dernière)

4) Et encore : lui vouloir (bienveillance) et lui faire (bienfaisance par les actes et paroles) du bien : Je vous le dis, à vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous diffament (Lc 6, 27-28).

 Je me limite à ne donner que quelques pistes à propos du bien que nous pouvons vouloir à l’autre et lui faire…

… Quant à ce bien que nous pouvons faire à « l’ennemi », en actes et en paroles, nous demanderons à l’Esprit de nous le faire discerner : dans sa nature, dans sa mesure, dans sa manière, dans son moment… Quoi ?… Combien ?… Comment ?… Quand ?…

Nous pourrions ainsi tenter de rétablir un lien par de petits messages bienveillants et bienfaisants (= Quoi ?), deux ou trois fois dans l’année (= Combien ?), par SMS (= Comment ?), à la date de l’anniversaire ou de la fête (= Quand ?)… Discernement, ajustement, à-propos, qui assurément relèvent d’une sagesse à recevoir du ciel : aux antipodes de démarches inappropriées quant à la nature, à la mesure, à la manière, et au moment, du bien que nous nous proposons de faire !… Ainsi, par exemple, en quelque situation de mésentente que nous vivons, veillons à nous garder de démarches prématurées ou « superlatives » ! Je veux dire par là que, dès lors que nous vivons une « brouille » avec quelqu’un, vient parfois le risque, en voulant bien faire, ou aussi par culpabilité, d’aller trop vite en besogne « réparatrice » et d’en rajouter pour ramener les choses comme elles étaient auparavant. Sans aucun doute, le danger est-il alors bien grand d’en arriver à une situation qui soit pire qu’avant !… Je n’ai en effet jamais oublié cette réflexion entendue un jour : « Notre différend se vécut longtemps dans une rancune profonde et tenace… Des personnes bien intentionnées nous amenèrent à une démarche de réconciliation : dès lors nous nous embrassâmes éperdument !… Et de ce jour, nous nous détestâmes cordialement ! »… Assurément, avec la meilleure volonté du monde, on était passé par-delà les quatre dimensions ! Il importe grandement que nous en tenions compte pour donner toutes ses chances à l’ouverture d’un nouveau chemin qui tienne dans la durée…

Ce chemin sera sans aucun doute différent de celui d’autrefois… Mais osons croire qu’avec le concours de l’Esprit Saint l’avenir peut se révéler bien meilleur que le passé qu’on regrettait… Le Dieu des surprises !

 Votre Curé Henri Bastin

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