Ce n’est pas dans un grand discours que je vais me lancer pour faire mémoire de Nicolas… Assurément cela ne lui collerait pas du tout !
Nicolas nous a quittés le 6 juin. Je ne peux pas cacher que cela m’a fait un coup… J’étais bien loin à l’étranger et cela me faisait mal de ne pouvoir être présent pour le dernier adieu.
Nicolas a tenu (et continuera de tenir…) une grande place dans ma vie de prêtre à Malmedy.
Il était pour moi un peu comme un ange à qui je pouvais demander sans fioriture sa « protection », plus précisément l’aide de sa prière. La simplicité de son cœur d’enfant faisait qu’il n’y avait aucun parasitage dans les quelques mots échangés au fil de nos rencontres dans les rues de la ville… C’est bien pourquoi, un jour où le ministère m’était un peu éprouvant, je lui ai dit : « Nicolas, veux-tu bien prier pour moi ? »… Et voilà que le dimanche suivant, à la sortie de la cathédrale, il me dit : « Monsieur le Doyen, je suis allé prier pour vous devant le grand Jésus de la croix du cimetière… Et vous savez quoi ? Il m’a fait un clin d’œil ! ».
Et si souvent le dimanche depuis ce jour Nicolas m’a redit : « Je prie pour vous, monsieur le Doyen… Et vous savez : il m’a encore fait un clin d’œil ! »
Lorsqu’il arrivait que Nicolas soit absent de la messe du dimanche, sa présence me manquait…
… Et voilà qu’à l’instant précis où j’écris cette ligne, un oiseau de couleur vient bequeter à ma fenêtre… Comme un petit signe ?… Je le crois !… Ne puis-je pas compter que le clin d’œil se continuera, d’une manière ou d’une autre, pour m’aider sur ma route à Malmedy ?… Nicolas, y veillera, j’en suis sûr… Merci, Nicolas, et merci à tous ceux qui dans nos communautés sont habités par une grâce de la même veine que celle dont tu as été porteur parmi nous… Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux savants, et de l’avoir révélé aux tout-petits. Oui, Père, car tel a été ton bon plaisir. (Lc 10, 21)
Votre curé Henri Bastin