Du 17 au 19 mars, nous vivrons notre retraite annuelle d’Unité pastorale au Foyer de Charité de Spa-Nivezé.
Le thème en sera : « François, ‘casseur de murailles’ ».
Au long des semaines, je vous donnerai déjà dans ce « mot du curé » le texte qui servira de base pour notre méditation. Certains passages (ou expressions) pouvant paraître plus obscurs s’éclaireront dans l’exposé. J’invite les personnes qui participeront à la retraite à amener une copie qui pourra leur être d’une grande aide pour le cheminement.
En sa personne il a tué la Haine (Ep. 2, 16)3…
Toute démarche de retraite doit toujours mettre Jésus au centre. Quel que soit le thème de cette retraite, celle-ci doit s’enraciner dans la Parole de Dieu qu’est le Christ en personne.
La parole qui sera au fondement de notre méditation, nous la trouvons dans la Lettre aux Ephésiens, chapitre 2, versets 14 à 17 : C’est lui (Jésus) qui est notre paix, lui qui de deux réalités (les juifs et les Gentils) n’a fait qu’une, détruisant la barrière qui les séparait, supprimant en sa chair la haine, cette Loi des préceptes avec ses ordonnances, pour créer en sa personne les deux en un seul Homme Nouveau, faire la paix, et les réconcilier avec Dieu, tous deux en un seul Corps, par la Croix : en sa personne il a tué la Haine. Alors il est venu proclamer la paix, paix pour vous qui étiez loin et paix pour ceux qui étaient proches : par lui nous avons en effet, tous deux en un seul Esprit, libre accès auprès du Père.
Jésus est celui qui est venu faire tomber les barrières : les barrières entre les hommes et Dieu, les barrières entre les hommes eux-mêmes, et les barrières entre les hommes et le cosmos (Cf. Rm 8, 18-23). Une image m’habite beaucoup : l’image du pont. Jésus est par excellence celui qui jette des ponts.
Plus précisément dit – à partir des versets que nous venons de citer – il a réparé les ponts.
Le mot réparer n’est pas à comprendre dans un sens minimaliste (rafistolage, rustines…) : Jésus a remis les ponts à neuf, il les a restaurés, il les a rendus plus beaux qu’avant (cf. felix culpa).
Savez-vous que le mot latin pour désigner celui qui jette des ponts, celui qui crée des ponts, est le mot « pontife » – « pontife » – « pontifex » -, « faiseur de ponts » ?… Jésus est le Pontife par excellence !
Et ainsi que nous venons de le voir dans les versets cités, c’est par sa croix qu’il est le Pontife, le « faiseur de ponts » : C’est lui qui est notre paix, lui qui de deux réalités n’a fait qu’une, détruisant la barrière qui les séparait…
Dès lors que nous entendons prononcer le mot « pontife », c’est toujours à cette signification de « faiseur de ponts » qu’il nous faut revenir, nous libérant une fois pour toutes des relents de « solennité pontifiante » dans laquelle l’Eglise n’est que trop souvent tombée.
Si Jésus est le Pontife par excellence – le « faiseur de ponts » – et si nous avons bien conscience que nous-mêmes sommes appelés à être à sa suite des « faiseurs de ponts» … nous n’aurons aucune difficulté à saisir qu’en rigueur de termes le titre « pontife » peut nous être appliqué.
Peut-être ce titre de pontife pourrait-il être donné de manière toute particulière aux habitants du village de Pont, dès lors que je renvoie au message que j’ai livré en leur chapelle, le lundi 25 juillet, lors de la messe des jeunes à l’occasion de la fête du village.
Votre curé Henri Bastin