Suite à une erreur la semaine dernière l’article ci-dessous aurait dû paraître en premier lieu. Veuillez nous excuser pour ce petit désagrément.
François ose aller à l’intérieur des lignes ennemies pour se présenter au sultan… François, à la différence de ses coreligionnaires, vient avec les seules armes de l’amour et de la douceur…
François, l’homme entre deux îles (Cf. G. JEUSSET, op. cit., p. 36), qui ose aller d’une île à l’autre… qui va au-delà des frontières, au-delà des bornes… François, qui, plus que jamais, « dépasse les bornes »… qui, plus que jamais, « passe la mesure »… Assurément, ces lignes que Martin STEFFENS a écrites récemment, quant à notre impuissance devant les menaces de l’Etat Islamique, se sont concrétisées, on ne peut mieux, dans la « pratique » de François : Pour le moment, nous sommes désarmés comme jamais, n’ayant plus, collectivement, les ressources suffisantes pour opposer à notre ennemi, politique ou spirituel, autre chose que des discours et des « mesures » – quand il y faudrait la démesure d’un grand souffle, de force et d’amour. Désarmés aussi car nous découvrons que cet ennemi, c’est nous-mêmes, dans notre démission satisfaite, dans notre angélisme pépère, dans toutes nos facilités (Rien que l’amour – Repères pour le martyre qui vient, Salvator, 2015, pp. 10-11).
Au point où nous en sommes, que puis-je mieux faire que de proposer la prière Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix ? Sans doute n’est-elle pas due à saint François lui-même, à qui elle a été cependant attribuée. Elle n’en rend pas moins compte de l’esprit qui l’a animé tout au long de sa vie, et particulièrement lors de sa démarche auprès du sultan…
Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.
O Seigneur, que je ne cherche pas tant à
être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.
Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie.
Votre curé, Henri Bastin