Christ-Roi de l’univers |
Mot du curé-doyen (24 – 25 Novembre 2018)
Chers amis, cette solennité instituée par le pape Pie XI le 25 décembre 1925 pour souligner la toute-puissance de l’amour du Christ à travers l’univers, clôture l’Année liturgique B. A partir du week-end prochain, nous commençons l’Année C par l’entrée en Avent, le temps de pieuse et joyeuse attente qui nous prépare à Noël.
« Es-tu donc roi ? » (Jean 18, 37). Voilà la 3ème question que Pilate pose expressément à Jésus, l’accusé d’un procès tout à fait bâclé. Cela insinue que c’est un de des principaux chefs d’accusation. Jésus n’affirme pas ce titre de manière péremptoire, mais il ne le rejette pas non plus. S’il montre ses réserves, c’est parce qu’il récuse, pour ce qui le concerne, la connotation politique qu’on lui donne. Certes, il est un roi, atypique !
Roi né dans une étable. Roi apprenti menuisier. Roi qui n’a pas un coussin pour reposer sa tête. Roi qui se met à genoux devant ses disciples pour laver leurs pieds. Roi sans armée, sans défense, défiguré, coiffé d’une couronne d’épines, ruisselant de sang, infligé des moqueries, des crachats et des coups d’une violence insoutenable. Il meurt crucifié, presque abandonné de tous. Pour le toiser et le tourner en dérision, Pilate fit placer un écriteau sur sa croix : « Jésus le nazaréen, roi des juifs » (Jean 19, 19).
Il convient de l’admettre : sa royauté n’est pas de ce monde ! Il n’est pas le roi libérateur nationaliste qu’attendent certains juifs (Jean 6, 15; 12, 12-16 …) ; le roi subversif que craignent Pilate et l’empereur. Sa royauté est plutôt spirituelle, éternelle et universelle. Elle consiste à rendre témoignage à la vérité. Le peuple de ce royaume qui rassemble dans l’unique bercail les hommes séparés par le péché, est constitué par tous les humains qui s’ouvrent à la vérité qui libère, à l’humilité qui chasse l’orgueil et au service gratuit rendu au faible par dévouement et passion pour l’humain.
Mes frères et sœurs, « Opportet illum regnare ! », « For he must reign ! », il faut que règne le Prince éblouissant de sainteté et de paix; qu’il trouve sa place dans nos cœurs, dans nos familles, nos milieux de vie ! Laissons-nous ainsi guider par l’Esprit Saint qui nous ajuste à sa volonté. Et aujourd’hui plus que jamais, soyons témoins de son amour, des témoins qui le rendent « désirable », donnent aux autres l’envie de le connaître et de l’aimer.
Abbé Vital Nlandu, votre curé-doyen