« Gaudete », soyez dans la joie ! |
Mot du curé-doyen (15 – 16 décembre 2018)
Chers amis, c’est au milieu de la grisaille qui assombrit parfois le moral et du froid de ce temps liturgique de l’Avent, dans un monde meurtri à bien des égards de tant de malheurs, que retentit cette ovation de saint Paul : « Gaudete in Domino semper : iterum dico, gaudete » (« Réjouissez-vous toujours dans Seigneur : je le répète, réjouissez-vous » (Ph 4, 4). Ce 3ème dimanche de l’Avent est aussi appelé « dimanche de Gaudete ».
C’est la joie de l’Eglise dans l’attente de l’avènement du Christ. Savoir que Dieu est proche, qu’il me connaît et m’aime ; qu’il est miséricordieux, qu’il s’intéresse à moi dans le respect de ma liberté; savoir que le mystère annoncé depuis des siècles s’accomplit encore aujourd’hui dans le monde et dans le fond de mon cœur ; savoir que ma vie a un sens – direction et signification – , que je ne suis pas sans but et ni à la dérive, mais en marche, en attente du salut qui vient ; savoir que j’ai une espérance : toutes ces grâces ne peuvent qu’être un motif de joie profonde.
La vraie joie est un fruit de l’Esprit Saint (Gal 5, 22), une expression d’amour. Elle est sans offense, annonce et transmet l’espérance, la paix et la confiance. Le témoignage de ma joie pousse l’autre avec son caractère aigri à se délester, car nul n’a plus besoin d’un sourire que celui qui n’en a plus à offrir.
En effet, la joie est un antidote contre le péché, elle dissout le mal. L’artisan de joie est un missionnaire qui contribue au salut du monde, il sert la gloire de Dieu en suscitant l’amour entre les hommes. Il distille du positif, son rire communicatif répand et partage de bons sentiments comme on partage du bon vin.
Par rapport à elle-même, la personne joyeuse et souriante met du baume à son cœur ; elle adoucit et allège sa vie dans ce qu’elle a de revêche : tourments quotidiens, situations difficiles, souffrance. C’est comme l’essuie-glace d’une voiture, il rend la vue claire même s’il n’arrête pas la pluie ! Il convient en plus de souligner que lorsqu’il n’est pas une grimace, mais qu’il vient du cœur, le sourire captive, séduit et rajeunit. Qui aime sourire est en permanence radieux et aimable. Loin de bouder la vie, il la reçoit comme elle vient, tout simplement : un don !
Chers amis, peut-on profiter de la vie, être heureux sans de temps en temps s’esclaffer, se tordre de rire; sans saisir et cueillir les signaux d’apaisement et de bien-être psychologique qui s’offrent à nous, bref sans se laisser surprendre par le côté anecdotique et insolite de la vie ? Comme le dit le Dalaï-Lama, c’est du fond du cœur qu’il faut construire la paix, le bonheur.
Alors, n’oublions pas chaque jour de prendre le temps de rire. C’est le remède anti-stress par excellence. La rigolothérapie, la thérapie par l’humour, réveille le bonheur qui dort au fond de chacun. Ainsi que nous le lisons dans les Ecritures : « Pour ton bien-être physique et mental, Dieu remplira de nouveau ta bouche de rires, il te fera pousser des cris de joie » (Jb 8, 21).
Abbé Vital Nlandu, votre curé-doyen