Meilleurs vœux, un défi !
Chers amis, au début d’une nouvelle année, il est permis d’avoir tous les espoirs du monde : nouvelle année, nouveaux horizons à explorer ! A chaque pas, il faudra en inventer le suivant à la rencontre de l’autre et du Tout Autre. Quant à moi, je voudrais vous adresser mes vœux en vous racontant cette histoire vraie :

Quelques jours avant le jour de l’an, un jeune soldat est sur le chemin du retour. Il téléphone à ses parents :
« Papa, maman, je serai de retour pour faire la fête avec vous mais j’ai une faveur à vous demander : je ramène un ami avec moi et j’aimerais bien qu’il vive avec nous… »
« Pas de problème, fiston ! Nous avons hâte de faire sa connaissance. »
« Cependant, je dois vous prévenir que c’est un grand blessé. Il a marché sur une mine et a perdu un bras et une jambe. Il est complètement désemparé et je voudrais qu’il vienne vivre avec nous. »
« Ah, bon ! C’est une bien triste histoire, nous pourrons… sans doute trouver un endroit où il pourra demeurer après les fêtes. »
« Non, maman, papa, j’aimerais tellement lui dire qu’il peut vivre avec nous ! Ce serait pour lui un merveilleux cadeau. »
« Tu ne sais pas ce que tu demandes, fiston ! Une personne aussi handicapée physiquement comme ton ami, ne peut que devenir, à tout point de vue, un poids trop lourd pour nous. Nous avons nos vieilles habitudes et manies, et nous ne pouvons permettre que quelqu’un vienne tout perturber ! Je pense que tu devrais revenir seul à la maison. Ton copain trouvera certainement une voie pour s’en sortir… «
Mais le père n’a pu achever, son fils ayant déjà raccroché.
Les parents n’entendirent plus parler de leur enfant unique jusqu’au jour où ils reçurent un appel de la police : il avait décidé de mettre fin à ses jours en se laissant tomber d’un édifice !… Les parents se rendirent immédiatement à l’hôpital pour identifier leur fils.
Oui…, c’était bien lui!
Mais ils découvrirent en même temps, avec horreur, qu’il n’avait qu’un bras et une jambe !
Mon Dieu, si seulement ces malheureux parents, enclins à la peur d’être « dé–rangés », avaient su !

Je nous propose un défi de taille en ce début d’année : changer notre regard pour que l’autre, qui qu’il soit, devienne un fils, un frère, une sœur, un proche. Le regarder autrement en l’aimant non pour ce que nous aurions voulu qu’il soit, mais pour ce qu’il est. L’autre ne se trompe pas de chemin s’il ne suit pas le nôtre. L’histoire est jalonnée de sombres moments où les hommes, avec leurs idées fausses ou préconçues, ont pris prétexte de leurs différences pour opprimer ou exploiter. Des humains ont été méprisés à cause de leur religion, de leur sexe, de leur race, de leur handicap, de leurs opinions, de leurs traditions, de leurs parents ou de leur niveau social. Et pourtant, chaque humain est unique. Ce qui le distingue des autres, ses différences, c’est ce qui constitue justement sa richesse.
Il est ainsi plus judicieux de ne pas s’arrêter à la première impression ni aux apparences ou encore aux masques tant il est vrai qu’en chacun, il y a du divin et, donc, une bénédiction pour moi, une surprenante richesse intérieure à découvrir.
Vital Nlandu, votre curé-doyen