Carême, une chance de revenir à l’essentiel !
Chers amis, chaque temps liturgique est une occasion unique de maturation qui nous est donnée pour redécouvrir l’alliance de Dieu avec l’Humanité et grandir dans la foi.
En effet, la roue du temps tourne, nous voilà au Carême.
Il y a quelques années, lors d’une séance d’animation de préparation à la confirmation, alors que nous étions en pleine période de Carême, j’ai demandé aux confirmands présents s’ils savaient ce qu’était le Carême. Silence ! A peine me regardaient-ils ! Ma 2e question : « Et le Ramadan, qu’est-ce que cela vous dit ? » Les langues se sont enfin déliées ! Est-ce parce que le Ramadan est plus médiatisé ? Ou que la culture chrétienne n’a plus la cote ? En tout cas, il y a matière à penser… Carême vient de « quarante » : guidés par le puissant propulseur, l’Esprit-Saint, nous prenons à notre compte les 40 jours de combat spirituel de Jésus au désert. Et nous rappelons les 40 années de la marche des Hébreux au désert, en direction de la Terre de liberté et de promesses. Le Carême nous prépare à communier au mystère central de notre foi : la mort et la résurrection de Jésus-Christ.
« Je conduirai mon peuple au désert et, là, je parlerai à son cœur » (Os 2,16).
Au Carême, nous sommes conviés au désert en plein ciel, priés de nous allouer des moments et des espaces de silence, d’intériorité pour nous ressourcer. Dans la frénésie de nos activités quotidiennes, rompus parfois de fatigue, blasés par la routine, il faut bien l’admettre : nous avons besoin de trouver une oasis, point d’eau dans notre désert pour faire halte et nous (re)poser, nous rafraîchir, bref replonger dans le bain de l’amour qui sauve tout. Aussi énorme soit-elle, pour qu’elle coule et roucoule, la rivière dépend de la source d’où elle découle !
Chers amis, pour moi, il n’y a pas de Carême sans renouveau spirituel (conversion) et sans partage ! L’Eglise nous y aide en nous proposant ces 3 exercices qui font le trépied sur lequel repose notre existence chrétienne : le jeûne, la prière et l’aumône. En clair, il s’agit de se décentrer de soi-même par le jeûne, pour s’ouvrir à Dieu par la prière et à l’autre par l’aumône. Le jeûne nous aide à retrouver les vraies priorités de notre vie, à nous détacher, nous désencombrer du superflu, de nos excès, nos « trop » manger, boire, parler, fumer, pianoter devant les écrans …, pour nous accrocher à l’essentiel, à savoir : l’amour de Dieu et des autres. Quant à elle, la prière (adoration, méditation de la Parole de Dieu, émerveillement silencieux, demande, louange …) est tellement vitale, elle nous aide à respirer spirituellement, à nous connecter en permanence à Dieu. Et par l’aumône, nous nous privons réellement en vertu de notre responsabilité humaine et chrétienne vis-à-vis de celles et de ceux qui sont moins favorisés. Le vrai amour est un don : humblement, sans bruit ni caméra, je donne, je me donne et je par-donne.
C’est pour soutenir notre effort de nous réconcilier en profondeur avec nous-mêmes, avec les autres, avec la nature — que nous altérons par la pollution et nos scandaleux gaspillages — et avec Dieu, que nous vous invitons le mardi 9 avril prochain à 19h30, à vivre en cette cathédrale, la tendresse du Père par le sacrement de la réconciliation et du pardon.
A chacune et à chacun, je souhaite « une montée » de liberté, de joie et de victoire vers la grande fête de Pâques.
Abbé Vital Nlandu, votre curé-doyen