Extraits de l’intervention du doyen Vital
Cher Abbé Yves,
Au nom de notre équipe pastorale et en mon nom personnel, je te souhaite la bienvenue dans l’Up Saint François d’Assise au pied des Fagnes-Malmedy.
Lors de notre entrevue du 21 juin dernier, je t’ai parlé comme un aîné à son jeune confrère, à propos de l’attachement à Jésus-Christ.
Pour moi, le prêtre est le sarment par excellence qui entretient avec Jésus, la vigne, une relation personnelle et profonde. En effet, un arbre ne saurait pas retrouver ses profondeurs nourricières s’il est déraciné. Sans cet attachement intime à Jésus, le prêtre devient creux, vide spirituellement. Ma prière et mon souhait pour toi Yves, c’est que tu grandisses dans la connaissance du Christ Jésus et que tu éprouves la présence permanente du Dieu trinitaire en toi comme un besoin existentiel.
Par ailleurs, sache qu’étant donné tes origines, mon cher Yves, tu ne seras pas nécessairement un prêtre comme tous les autres. Je m’empresse de te dire que tu auras certainement de formidables personnes qui vont t’accueillir, s’ouvrir à toi et t’adopter comme un ami, un frère et un prêtre. Tu ne mourras pas sans témoin. Cependant, sache aussi que tu n’échapperas pas aux stigmatisations, aux clichés et aux prêt-à-penser des gens qui décréteront que tu dois être prêtre comme eux voudraient que tu le sois. Ils pourront même parfois, pour te nuire, faire courir des rumeurs mensongères sur la place publique….et tu ne sauras pas les arrêter ! Le seul antidote aux préjugés, la seule arme pour te défendre, Yves, c’est d’être à la hauteur. Quand ton apport est flagrant, les basses choses meurent de leur propre poison. Il faut ainsi émerger humainement, intellectuellement, moralement et spirituellement.
Alors, la communauté chrétienne de l’Up de Malmedy t’offre le livre « Malmedy. Art & Histoire« (2009). Etre simple, accessible, proche des gens ; avoir le flair du terroir, connaître la culture et l’histoire de sa terre de mission, est un must pastoral.
Sœur Miet, vous avez été animatrice de confirmation, visiteuse de malades au Grand Fa, membre de l’ASBL « Joie de vivre » qui regroupe les personnes qui ont un handicap et d’autres fragilités. Que ce soit au Malmundarium ou à Thirimont, je vous ai toujours vue à l’œuvre. Dans un monde où les critères de valorisation, les normes de qualité sont devenus la rentabilité, l’efficacité, l’efficience, la performance, la beauté, la compétence, s’intéresser à la dignité des faibles est un témoignage chrétien avéré. En ce moment-là, on touche l’essentiel, la part mystérieuse qui est en chacun de nous : le cœur humain. Les handicapés, les faibles nous apprennent beaucoup : ils sont maîtres en humanité, ils ont une beauté intérieure cachée. Leur charme, c’est leur esprit d’enfance : émerveillement, simplicité, sourire … Quand on est familier des faibles, notre regard est à coup sûr éduqué : on regarde autrement les gens et même les événements de la vie, nous devenons bienveillants…
Quant à la sœur Maria, autorisez-moi de dire que pour moi, vous représentez la douceur, la tranquillité et la force de la colombe. Je vous trouve intériorisée, orante et détachée. Visiteuse de malades principalement à la clinique et au Grand Fa, vous vous êtes aussi appliquée à la décoration florale à la cathédrale et à la clinique et, toujours dans le style de vie qui est le vôtre : discrétion, délicatesse, retenue. Sœur Maria, on ne voit bien qu’avec le cœur : quand je vous surprenais à la sacristie toute préoccupée de soins de vos fleurs, je me disais en moi-même : voilà une dame qui travaille non pas pour un curé ou quelqu’un d’autre, mais rien que pour Dieu !… A toutes les deux, nous disons merci pour ce que vous êtes et surtout ce que vous deviendrez encore. En souvenir de votre ministère à Malmedy, toute la communauté de notre Up offre à chacune le tableau de ce qui fait le fleuron de sa collection, à savoir notre cathédrale.