Chers amis, spirituellement parlant, chaque Noël est une fête sui generis, unique en son genre. C’est un sursaut de conscience, une ouverture de notre cœur à l’inattendu de Dieu, à l’inépuisable richesse de son Amour. Je me pâme d’émerveillement devant un tel mystère : Dieu a planté sa tente parmi nous, une fleur éclose sur le tas de fumier de notre humanité !
Couché dans un berceau qui n’est même pas le sien (une mangeoire), avant d’être couché dans un tombeau qui ne sera pas non plus à lui (Mt 27, 57-61), son vrai « chez lui », c’est ton âme ! Comme dit le dicton, « Celui qui n’a pas Noël dans le cœur ne le trouvera jamais au pied d’un sapin ». Dieu choisit de naître chez toi, tel que tu es, avec tes aspirations les plus profondes, tes conflits intérieurs et les cris de révolte qui t’épuisent, tes frustrations, tes déceptions, ta recherche de sens et de rivage, ta profession de foi, la flamme fragile de ta relation avec lui, ta joie d’aimer et d’espérer…
Son cri de nouveau-né, c’est celui d’une humanité nouvelle. La fête de la Nativité est célébrée le 25 décembre, autour du solstice d’hiver, jour où le soleil renaît, un début d’hiver qui préfigure pourtant la clarté à venir, le renouveau déjà en marche. Plus que naître, célébrer Noël signifie symboliquement RENAITRE ; autrement dit changer de cap après une évaluation de sa vie spirituelle ; briser la croûte d’égoïsme pour ne pas se laisser emprisonner dans le cocon de sa personne. C’est émerger humainement, intellectuellement, moralement, spirituellement pour devenir ce que l’on est réellement : un enfant de Dieu accompli. C’est retrouver la nudité de sa naissance : vivre détaché du superflu et de la comédie des apparences, aller à la reconquête de sa liberté intérieure.
Et puisque Dieu s’offre à nous à travers un visage d’enfant sans pouvoir, sans voix (in-fans), dépendant totalement des autres, nous faisons de Noël, non seulement une fête des enfants, des familles, mais aussi des faibles et des pauvres. Je soutiens les initiatives des équipes relais de nos communautés, particulièrement la vigilance d’entraide et solidarité : écrire des cartes aux personnes malades, seules, aider une famille immigrée à s’installer,… et tout cela avec un sourire, une écoute empathique, un regard bienveillant.
En outre, je compte sur votre générosité lors des collectes de « Vivre Ensemble » qui auront lieu chez nous le week-end des 21-22 décembre.
Etre spirituellement prêt à Noël, c’est s’y préparer avant par (l’)Avent !
Le fil conducteur spirituel qui nous guidera jusqu’à Noël, c’est le thème « Dire nous », créer du lien pour conjuguer nos solidarités au présent.
A tous et à chacun, je souhaite que l’Esprit Saint souffle sur votre route vers Noël et, déjà, de joyeuses fêtes de fin d’année !
Vital Nlandu, votre curé-doyen