Homélie du 3ème dimanche de Carême, Année A
Lectures : Ex 17, 3-7; Ps 94; Rom 5, 1-2.5-8; Jn 4, 5-42
Mes sœurs et mes frères,
En temps de désert, de quarantaine due au Coronavirus, la Parole de Dieu proclame qu’entre l’Homme et Dieu, il y a une histoire d’amour à découvrir, à vivre et à proclamer !
Dans le désert, les hébreux épuisés par la soif, réclament de l’eau (1ère lecture).
A Sykar, c’est Jésus exténué par une longue marche sous un soleil de plomb qui, le premier, demande à une étrangère, une samaritaine, de l’eau à boire. Ce qui surprend cette dernière ! Alors va s’enclencher une histoire féconde et intime entre deux êtres que tout oppose : le sexe, la culture, la religion, le parcours … Un dialogue intériorisé pendant lequel, en vrai pédagogue, Jésus va révéler à cette femme la soif existentielle qui l’habite : aimer Dieu !
En effet, au-delà de nos soifs qui peuvent, certes, être légitimes, il y a celle de l’amour de Dieu, que l’Esprit Saint répand dans nos cœurs (2ème lecture). Une soif souvent refoulée, et pourtant tenace tant elle est inhérente à tout homme. Cet amour nous éveille à la vie éternelle, qui consiste justement à nous attacher à Dieu et à Celui qu’il a envoyé, Jésus le Messie (Jn 17, 3). C’est lui seul, Jésus, le don de Dieu, qui est la source et la voie de son amour. Hélas, nous courons, cherchant désespérément la source, sans jamais la trouver !
Tout compte fait, la Samaritaine est demandeuse de l’eau de grâce capable d’étancher sa soif du vrai amour, elle y aspire voluptueusement. Son cheminement et toute sa vie sentimentale débridée et desséchée – elle a connu une demi-douzaine de maris – dénotent psychanalytiquement parlant qu’elle est en manque cruel d’amour pur, qui la valorise, la ravisse, la fasse exister. Cet amour-agapè qui aime inconditionnellement, c’est celui de l’Epoux mystérieux Jésus, que son Epouse l’Eglise devrait adorer, aimer en esprit et en vérité… La recherche passionnée de la Samaritaine évoque la quête de la bien-aimée du Cantique des cantiques, qui cherche celui qu’elle aime sans le trouver, jusqu’au jour où elle s’exclama : « Je l’ai rencontré celui que j’aime; oui, je l’ai trouvé celui que je cherchais et je l’ai saisi celui que mon cœur désirait, jamais plus je ne le lâcherai ! (Ct 3,1-4).
Et si cette démarche de la Samaritaine était la tienne?
*Que le Seigneur te donne alors la grâce de le reconnaître dans le voyageur fatigué ou simplement dans l’inconnu à qui tu peux rendre service.
*Au bord du puits (Jn 4,7) comme sur la croix (Jn 19, 28), Jésus te demande à boire : il quémande ton amour, il a soif de ta foi. Alors, aujourd’hui, ne ferme pas ton cœur (Ps 94).
*La fontaine qui jaillit en vie éternelle, c’est l’eau de ton baptême qui t’a plongé dans l’océan de l’amour de Dieu. Soiffard de l’amour de Dieu, prie souvent l’Esprit Saint d’en saturer ton cœur : c’est une prière de guérison, de paix intérieure … Cette fontaine c’est aussi l’eau jaillissante de ton cœur de croyant : ton alliance avec ton Dieu est-elle abstraite, vague ou assumée ?
La Samaritaine s’est convertie en missionnaire de la Bonne Nouvelle, en allant dire à toute la ville : « J’ai rencontré l’Amour, le don, le par-don de Dieu, celui qui m’aime de miséricorde, qui a dénoué les nœuds de mon cœur, a guéri les blessures de mon corps et de mon cœur, il donne l’amour à profusion ! » (Jn 4, 28-29). Quelle magnifique profession de foi !
Vital Nlandu, votre curé-doyen
merci pour ton explication de l’évangile de ce dimanche et bonne journée Anne-Marie
Le sam. 14 mars 2020 à 20:59, Unité pastorale de Malmedy a écrit :
> vitalnlandu posted: » Homélie du 3ème dimanche de > Carême, Année A Lectures : Ex 17, 3-7; Ps 94; Rom 5, > 1-2.5-8; Jn 4, 5-42 Mes sœurs et mes frères, En temps de désert, de > quarantaine due au Coronavirus, la Parole de Dieu procla » >
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