André Malraux disait : « La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie« . En effet, s’il est un bien suprême auquel l’homme tient sans démordre, c’est la vie. Quand l’être humain a tout perdu, quand il est tout perdu, que lui reste-t-il d’autre sinon la vie ? Mais laquelle ? Le rêve le plus obsédant de l’homme n’est pas seulement de vivre longtemps, mais de bien vivre. C’est tout l’enjeu du bonheur à créer si on ne l’a pas trouvé.
L’important n’est pas de s’embarquer dans la vie comme on sauterait dans n’importe quel train sur le quai d’une gare. Il faut si possible choisir celui qui t’emmène à la bonne destination ! Quel est dès lors le sens de ma vie ? Quelle orientation prendre d’autant que, et le coronavirus nous l’a démontré, la vie est comme un éclair qui s’évanouit dans l’air, nous file entre les doigts. Et puisque ta vie est une barque dont tu es le rameur, il t’appartient de lutter, de te donner de nouvelles chances. La vie n’est pas un appareil à brancher en pilotage automatique, un produit préfabriqué. Celui qui assume sa vie, dit un jour : « J’ai osé, j’ai essayé ; j’ai fait mon possible pour prendre de l’altitude !»
Pour ce qui me concerne, j’ai appris à admirer la vie dans son étrange et radieuse beauté, mais aussi à tenir le coup quand les nuages envahissent mon ciel ou face à ce qui est laid et cruel. J’ai appris à regarder avec le cœur, à vivre simplement et à laisser les autres « respirer ». Comme pour chacun, ma vie est un fouillis d’images, de rêves, de révoltes, d’essais, de doutes, d’échecs mais aussi de succès, de rires, de clins d’œil, de chants, de danses… J’ai la chance d’avoir des amis fidèles, d’être utile aux autres, d’empêcher tant de digues de céder, d’accompagner des gens, de savoir demander pardon, de croire en Dieu et en l’Homme… J’ai connu des deuils, des frustrations, des silences qui stimulent ma vie spirituelle. J’ai versé des larmes d’émotion, j’ai fait l’expérience du désert intérieur, de la méchanceté, de l’indifférence, mais aussi de la bien-veillance.
En somme, c’est ce cocktail d’actes, de pensées, de paroles, d’omissions et de liberté qui justifie ma vie, qui fait ma raison d’être. Le but que je vise ? C’est de devenir ce que je suis réellement : un humain et un chrétien capable d’aimer en vérité et de me laisser aimer. Chaque jour, la vie nous appelle à de nouveaux rêves, à d’autres audaces. Et tant qu’il y aura un bout de chemin qui s’ouvre à l’horizon ; tant qu’il y aura une cause pour laquelle on se dévoue, une petite part de soleil à offrir, de l’espérance éternelle à cueillir, notre instinct de sur-vivre nous poussera toujours en avant.
Les vacances peuvent aussi être une occasion d’honorer la grâce inépuisable d’une vie toujours à réinventer, à re(s)-susciter. La vie demeure un chemin spirituel.
Bonnes vacances à tous !
Vital Nlandu, votre curé-doyen