J’y suis revenu au moment des annonces à chaque célébration eucharistique du samedi et du dimanche (19-20 septembre). Si mon article se voulait comme une invitation pressante à vivre l’ouverture et la solidarité, j’ai cependant tenu à ajouter que nos initiatives ne peuvent en aucun cas se faire sans discernement. Il y va du bien des personnes accueillies, qui doivent l’être dans les conditions les plus adéquates aux niveaux légal, social, culturel, etc. Il y va aussi d’un équilibre de notre société qui devra être réfléchi à nouveaux frais… car l’histoire nous enseigne que l’afflux migratoire que nous connaissons n’en est très probablement qu’à ses débuts. Cet afflux n’ira pas sans implications sur notre mode de vie en Occident : particulièrement quant au partage des biens et à la rencontre entre cultures…
Sans aucun doute des peurs se font-elles jour chez plus d’un… Ces peurs doivent être respectées et doivent être entendues… Sans quoi, elles deviennent destructrices pour ceux qu’elles habitent, et bien vite aussi pour l’entourage proche et moins proche… Nous en avons malheureusement aujourd’hui bien des exemples, à petite et à grande échelle.
Je vois assurément comme une priorité pour aujourd’hui, dans nos sociétés et dans nos institutions religieuses, de ménager des lieux où on donne à ces peurs de se dire (de « se raconter »), à l’intérieur d’un dialogue fait de bienveillance et de vérité… A cette condition seulement, elles pourront s’exorciser, ou tout au moins se réguler.
Avec l’Unité pastorale Saint-François-au-pied-des-Fagnes, nous sommes cependant déjà prêts à nous engager dès maintenant, très concrètement, au maximum de nos possibilités, dans ce qui nous sera demandé pour l’accueil des réfugiés. Des représentants de notre communauté ont clairement fait part de cette volonté, lors de la réunion qui s’est tenue le mercredi 23 septembre à Ligneuville pour préparer l’accueil de 40 jeunes dans la localité…
Pascal, et à sa suite, saint Vincent de Paul, ne se plaisait-il pas à redire sans cesse : les événements sont vos maîtres ? Nous tenons à nous inscrire dans cette dynamique… Dès lors nous ne pourrons qu’y revenir.
Henri BASTIN – curé-doyen