Fête du Christ-Roi : messe de clôture de la visite de notre évêque (3)

2015-11-22 - Messe clôture Malmedy (147)

Suite de la liturgie de la Parole :
homélie, Credo et prière universelle

Après la proclamation de l’évangile, notre évêque, Mgr Jean-Pierre Delville, prononce son homélie pour cette fête du Christ Roi.

Chers Frères et Sœurs,

Jésus est-il roi ? La question est posée par Pilate, qui est sceptique ! Cet homme bafoué et ridiculisé devant lui serait un roi ? Mais Jésus dit lui-même : Ma royauté n’est pas de ce monde. Donc il est roi ! Il est vrai qu’il porte une couronne ; mais une couronne d’épines ! un instrument de torture, une caricature de couronne. Il précise : Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. Mais la vraie royauté est ailleurs que dans le pouvoir. Elle est dans l’amour : Jésus consacre sa vie à la vérité de l’amour : l’amour ne passera pas ; c’est une royauté qui ne sera jamais détruite (Dn 7,14). C’est le début et la fin de toute chose, l’alpha et l’oméga (1 Jn 1,8). C’est la vérité des choses. Donc quand nous sommes dans l’amour, nous sommes dans la vérité.

Malheureusement il y a beaucoup de gens qui se prennent pour un roi –comme Pilate à l’époque. Aujourd’hui il y a des terroristes qui se prennent pour des rois ; ils ont même instauré un royaume, l’ISIS (État Islamique en Irak et en Syrie).

Le dimanche avant l’Avent, nous célébrons la fête du Christ Roi, instaurée par le pape Pie XI en 1925 par l’encyclique Quas primas. Années de nationalismes agressifs qui allaient déboucher sur la 2e guerre mondiale. Pour prévenir les dangers de ces mouvements violents et pour encourager l’engagement du laïcat catholique, le pape institue cette nouvelle fête.

La première oraison dit clairement le sens de cette fête : Dieu éternel et tout puissant, qui as voulu instaurer tout dans ton fils bien aimé, roi de tous (rex universorum), accorde avec faveur que toutes les familles des peuples, divisées (disgregatae) par la blessure du péché, se soumettent à son pouvoir très doux (Missale romanum, 1962).

La prière d’offertoire précise : Nous t’offrons, Seigneur, le sacrifice qui te réconcilie les hommes ; fais que ton Fils accorde à tous les peuples les dons de l’unité et de la paix. Elle insiste donc sur une perspective d’unité des nations (contre les racismes) en vue de la paix.

La préface enfin précisera que le règne du Christ est un règne de vérité et de vie, de sainteté et de grâce, de justice d’amour et de paix.

Le message de 1925 est encore très actuel. Notre monde a besoin d’un règne de justice, d’amour et de paix. Il est victime de beaucoup de violences et d’intérêts personnels. Pourtant Jésus voudrait réunir tous les peuples, toutes les nations et les gens de toutes langues (Dn 7,14). Il nous donne une mission, d’après l’auteur de l’Apocalypse : Jésus-Christ fait de nous un royaume et des prêtres pour son Dieu et Père (Ap 1,7).

C’est cela que Jésus vient confirmer chez nous aujourd’hui, à la fin de ma visite pastorale. Il vient confirmer que nous sommes son royaume et ses prêtres. Nous sommes les prêtres de ce royaume de paix. Nous sommes les acteurs de son message d’amour.

C’est cela que je voudrais confirmer aussi au terme de ma visite pastorale. Chacun de vous, qui m’avez accueilli ou qui priez ici, vous êtes un prêtre du royaume de Jésus, un prêtre de l’amour et de la vérité, un acteur d’un royaume éternel. J’ai eu l’occasion de rencontrer de nombreux groupes : les prêtres, diacres, assistants pastoraux, d’abord ; puis les chrétiens de différentes UP ; puis les écoles, surtout techniques et professionnelles ; puis l’hôpital de Lierneux et ses malades ; puis des acteurs du terrain, les agriculteurs et les responsables de PME ; puis les fabriciens et les mandataires publics ; puis les groupes de Lectio divina.

J’ai rencontré de nombreuses personnes et ainsi beaucoup de vos visages me sont devenus familiers. Ce qui m’a frappé, c’est l’esprit de rencontre et de collaboration que j’ai perçu. On est sorti de l’esprit de clocher. On a entrepris de se rencontrer et de collaborer entre différentes entités et différentes UP. Je constate que l’expérience des uns enrichit les autres et réciproquement. On a provoqué quelque peu une foire aux bonnes idées. Je vous suis reconnaissant pour l’accueil reçu partout et pour la réactivité que vous avez manifestée par rapport au message de l’évangile. On dit que le caractère des Ardennais est rude ; moi je l’ai perçu chaleureux. D’ailleurs le produit local le plus célèbre, outre les excellents fromages que j’ai pu goûter, ce sont les baisers de Malmedy ! Cela dit bien ce que cela veut dire ! On n’a pas reculé devant le travail. Comme le disait la devise de Mgr Rutten, évêque de cette cathédrale entre 1920 et 1925, Non recuso laborem, en wallon : Dji n’chie nin so l’ovrèdje ! (Je ne refuse pas le travail !).

Tout cela doit déboucher sur un engagement pour le monde et la société, pour tout l’univers. C’est particulièrement nécessaire en ce temps de perturbations et d’attentats, en ce temps d’injustices et de guerres. Nous devons appuyer notre pape François qui entreprend de réconcilier les nations et de visiter les plus pauvres. Il milite en faveur de l’écologie sur terre et d’une gouvernance mondiale : c’est particulièrement compréhensible ici dans ce doyenné où la nature est si belle. Il propose à partir du 8 décembre une année de miséricorde. Nous sommes invités à participer à ce grand projet du pape, tout spécialement en cette fête du Christ Roi de l’univers, ou plutôt rex universorum, roi de tous et de tout.

Prions donc pour que le Christ règne en nos cœurs, dans notre société et dans notre monde. Travaillons dès ici bas à l’unité des nations, au règne du Christ, règne de vérité et de vie, de sainteté et de grâce, de justice d’amour et de paix. Soyons ses témoins et ses missionnaires pour ce règne de l’amour –qui durera à jamais !

Vient ensuite la récitation du Credo, condensé de notre foi, que nous récitons debout.

2015-11-22 - Messe clôture Malmedy (165)

Puis la prière universelle, entamée par Herr Jörg Bertermann, en allemand :

Lasst uns beten zu Gott,
von dem wir das Leben haben
und zu dem wir ein Leben lang unterwegs sind:
– für alle, die ihr Leben für andere hingegeben haben-
   für die Freiheit der Völker und die Würde des Menschen.
– für uns alle, die wir hier versammelt sind,
   dass wir den Mut finden
   und ein Leben lang das Wagnis der Liebe auf uns nehmen,
   um dann selbst zu erfahren ,
   was keines Menschen Auge geschaut-
   was kein Ohr gehört-
   was Gott jedoch denen bereitet hat, die ihn lieben.
 Guter Gott, wir danken dir für unsere Gemeinschaft an diesem Tag.
 Bleib bei uns in diesen schwierigen Zeiten,
 lehre uns immer wieder,
 den Weg deines Sohnes zu gehen
 und unser Leben füreinander zu leben.
 Dann wird uns nichts von deiner Liebe trennen,
 und wir werden in dir das Leben haben auf ewig.

Après chaque intention, la chorale et l’assemblée chantent le refrain :

Animés par l’Esprit de Jésus, nous te prions, Toi notre Père !

Viennent ensuite les intentions en français, lues par Juliette Maquet, Françoise Bontein, Jean-Louis Bastin et Sœur Renée-Marie.

Regarde, Seigneur, nos paroisses,
qu’elles soient des lieux de vie spirituelle proches des préoccupations des habitants ;  qu’elles soient accueillantes pour les touristes de passage chez nous ;

Qu’à l’image des premières communautés chrétiennes,
elles témoignent des valeurs de l’évangile
et vivent le partage, la solidarité et une amitié sincère ;
Seigneur, fais paraître ton jour et le temps de ta grâce !

Regarde, Seigneur, notre doyenné,
réuni et animé d’une même foi, autour de notre évêque Jean-Pierre.

Nous venons des quatre coins d’un territoire étendu, au relief varié,
à la nature si belle qu’elle fait l’admiration de nombreux touristes.
Cet environnement, qu’il nous faut protéger, est source de nourriture, de travail et de vie pour ses habitants.
Seigneur, rends-nous responsables de cette parcelle de ton Royaume.
Fais paraître ton jour et le temps de ta grâce

Regarde, Seigneur, ton Eglise,
en marche à la suite du pape François ;
proche de tous, comme Jésus,
il nous montre un chemin de service auprès de nos frères plus démunis,
il nous ouvre la voie de la miséricorde, pour apaiser les souffrances et les détresses.
Seigneur, fais paraître ton jour et le temps de ta grâce !

Regarde, Seigneur, le monde
dans lequel nous vivons.

D’une part, les rivalités humaines, d’autre part, les élans fraternels ;
Les conflits armés, la violence, le terrorisme,
mais aussi les manifestations pacifistes, les artisans de négociation, de médiation ;
Les enjeux économiques, la mondialisation sans partage,
mais aussi les gestes de solidarité, l’accueil des réfugiés, les Iles de paix, la coopération, les volontaires…
L’oppression, les injustices,
et, en face, le respect de la différence, la promotion de la dignité humaine…
Seigneur, fais paraître ton jour et le temps de ta grâce pour les citoyens de ton royaume !

Monseigneur Delville clôture la prière universelle par : 

Gloire à toi, Seigneur, ton amour est sans limites et ton salut offert à tout être vivant. Béni sois-tu pour ton Règne qui vient, dans les siècles des siècles.

A quoi tous répondent : Amen.

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