Un texte pour faire du bien à plus d’un…

Au cours de la préparation de la retraite de l’unité pastorale, je suis tombé sur un beau texte que j’ai plaisir à vous livrer. Je pense assurément qu’il pourra faire du bien à plus d‘un, car, pour ma part, il m’a profondément rejoint. Il reprend la méditation proposée par la revue Magnificat, à la date du 11 août 2015. L’auteur de ce texte est le Père Michel Boutault, jésuite, né à Paris en 1604, décédé en 1689. Prédicateur et professeur, Michel Boutault devra son succès à sa Méthode pour converser avec Dieu.

 Relevé avec tendresse

 Priez Dieu de ne pas oublier ce qu’il sait mieux que vous-même, que vous êtes né pécheur et infirme, sujet comme un enfant à des chutes perpétuelles, dont il semble que sa bonté de Père ne lui permet pas de se fâcher. Représentez-lui qu’un petit fils à l’âge de deux ans, le bien-aimé de la maison, quand il tombe, n’est pas moins aimable à sa mère que lorsqu’il est debout ; au contraire, que c’est alors qu’elle le caresse plus tendrement.

« Grand Dieu, vous me donnez le nom de votre petite créature que vous tenez sur vos genoux ou que vous conduisez par la main, pour lui apprendre à marcher. Voilà ce que je suis : jugez lorsque je tombe, ce que vous devez être et ce que votre bonté veut de vous. Il est vrai, mon cher Père, même encore aujourd’hui, et devant vos yeux, nonobstant mes résolutions et mes promesses, je viens de retomber dans ma faute de chaque jour. Mais ne vous fâchez point, c’est à moi de pleurer et de m’affliger, et à vous, mon bien-aimé, de me tendre la main, et de me prendre entre vos bras pour essuyer mes larmes et pour dissiper mes inquiétudes et mes craintes, en m’assurant que vous m’aimez toujours, et que vous ne cessez point d’être mon Dieu. » (Méthode pour converser avec Dieu,

(Julien, Paris, 1856, p. 31, sq.)

 Ces lignes du Père Boutault renvoient tout naturellement à saint Irénée qui, parlant du péché d’Adam, le présente comme un péché d’enfant. Sans aucunement nier la réalité de la transgression, Irénée présente Adam comme autant victime que coupable – victime d’une nature encore imparfaite, en croissance : De même qu’une mère peut donner une nourriture parfaite à son nouveau-né, mais que celui-ci est encore incapable de recevoir une nourriture au-dessus de son âge, ainsi Dieu pouvait, quant à lui, donner dès le commencement la perfection à l’homme, mais l’homme était incapable de la recevoir, car il n’était qu’un petit enfant…

(Adv. Haer., IV, 38, 1, Contre les hérésies, Cerf, p. 1991, p. 551)

 Votre Curé H. Bastin

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