Hommages pour Henri – 2 septembre 2018

(Albert)

Ce n’est jamais une tâche facile que de rédiger -et ensuite d’exprimer- des hommages écrits pour quelqu’un que l’on a devant soi et que l’on apprécie. Trouver la juste mesure des mots employés, ne pas être trop long et respecter la modestie de la personne fêtée, c’est notre désir.

En outre, être les porte-paroles du Doyenné pour cet hommage spécial à Henri est un honneur certes, mais aussi une responsabilité toute particulière !

Comment décrire la personnalité d’Henri, du moins celle qui nous est apparue tout au long de notre cheminement commun ?

• Henri est avant tout un chercheur de Dieu

Ma conviction profonde, écrit-il, c’est que chacun a été créé avec une soif de Dieu en lui. Cette recherche l’a conduit à lire énormément, à apprendre des langues anciennes, mais surtout à rencontrer des gens de toutes conditions qui sont le peuple de Dieu, les personnes qui ont été mises sur sa route.

• Il est un priant

Ses connaissances bibliques et sa soif de lectures religieuses, ses activités et ses responsabilités diverses ne l’ont jamais empêché de prier chaque jour dans un vrai cœur à cœur avec Jésus.

J’ai particulièrement le souvenir d’une phrase qu’il a prononcée lors d’une retraite de fin d’année à Nivezé. Il disait avant toute mission, avant de servir et de travailler pour Dieu, il faut contempler d’abord longuement la croix de Jésus. Trop de personnes viennent méditer devant la croix après et non avant d’agir.

• Il est un écoutant

De par sa mission de prêtre, mais également par le souci d’aider celle ou celui qui fait appel à lui dans un moment de souffrance. Écouter et accueillir les difficultés partagées est important dans sa vie sacerdotale.

• Henri est simplicité

Il est attaché viscéralement à ses racines paysannes et rien ne lui fait plus plaisir que de pouvoir converser en wallon avec les gens qu’il rencontre. Si sa fonction l’oblige à une certaine réserve, Il aime rire et n’a jamais été avare d’une bonne histoire qu’il raconte souvent avec un petit sourire malicieux.

(Jacques)

• Il est un accompagnant

Croyez que Dieu vous aime, déclare-t-il, et c’est ce qu’il n’a cessé de témoigner et d’apporter cette parole d’espérance tout au long de son ministère. Mais comment faire accueillir cet amour, comment le faire percevoir si ce n’est en révélant ce Dieu d’Amour par les Écritures ?

Il me revient cet épisode des pèlerins d’Emmaüs et ce verset tout spécialement : Il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures.

Voilà comment je vois qu’Henri accompagne, non pas en directeur de conscience, mais en compagnon sur le chemin de chacun, là où il est ; il encourage à avancer : avec ses petits pieds, à petits pas, comme il aime dire.

Nombreux furent, et sont encore, ses compagnons de route : des confrères, des amis, de nombreux retraitants du Foyer de Charité et d’ailleurs, des membres de groupes tels que les Équipes Notre-Dame, les groupes de Lectio divina, quelques chrétiens dont les Zachée, comme il les appelle, ou tout simplement des pèlerins d’un jour.

(Hubert)

• Il est un agissant

Il n’a pas peur de prendre ses responsabilités quand il est confronté à une situation délicate. Pour exercer ses responsabilités, il n’hésite d’ailleurs pas à s’entourer de personnes à qui il fait confiance en les aidant du mieux qu’il peut.

La création, en septembre 2012, du doyenné de l’Ardenne, regroupant les trois anciens doyennés de Malmedy, Spa et Stavelot, était une de ces situations délicates vu la disparité démographique entre ces trois zones du diocèse. Devant l’étendue du territoire et de la tâche, Henri a sans doute prié, discerné, consulté, avant de prendre contact avec deux diacres permanents, Jacques et moi-même, afin que nous soyons officiellement adjoints à lui pour relever ce défi.

Cette nouvelle configuration triangulaire d’aide à la mission de doyen, surtout avec des diacres, a, à l’époque étonné ses confrères… mais la formule a fait son chemin puisque, du prototype, est née la nouvelle mission d’église d’adjoint, d’adjointe au doyenné.

Voilà six ans que nous nous réunissons très fréquemment en TRIO pour veiller à maintenir le lien entre les différents agents pastoraux, le lien du doyenné et de chaque Unité pastorale avec l’évêque et le diocèse, pour alimenter et animer les réunions décanales, pour sensibiliser aux nouveaux projets diocésains, pour essayer d’être, avant tout, au service de la communion.

En trio, nous avons expérimenté la complémentarité dans la différence des caractères et des situations de vie.

Henri nous a associés pleinement à sa mission de doyen.

Respect, discrétion et collégialité ont toujours été les maîtres mots lors de nos rencontres et de nos interventions : chacun à sa place !

(Jacques)

• Henri est un visionnaire

Visionnaire, comme cela vient d’être évoqué à propos du « trio décanal ». Henri porte le souci du retour à l’essentiel : la Parole de Dieu, ainsi que celui de pérenniser des célébrations signifiantes, rassembleuses et fécondes. Ceci entraînant des décisions qui bouleversent des habitudes bien établies dans diverses communautés.

(Albert)

Au niveau des réalisations pendant sa mission, je voudrais en épingler deux en particulier.

Henri avait un grand projet pour le doyenné de Malmedy, étendu au doyenné de l’Ardenne, et il s’est entouré d’une équipe pour le mettre en place.

Plus précisément, il souhaitait créer, sur le site du Caillou Blanc, un centre pastoral.

Son idée était, tout en améliorant les locaux utilisés par les jeunes du Patro, qu’il fallait approfondir les liens existants, non seulement avec les paroissiens, mais également avec les citoyens de Malmedy et des environs, en créant ce centre pastoral de rencontres.

Toutefois, si l’idée était excellente, les anciens locaux sont dans un tel état qu’ils nécessitent absolument une rénovation intérieure d’envergure, donc un effort financier important. Il fallait trouver une solution interne ou faire appel à des dons.

Après une rencontre avec Monsieur le vicaire épiscopal Eric de Beukelaer, responsable de ces dossiers à l’Évêché, nous avons obtenu l’accord de nous lancer dans l’aventure et nous nous sommes mis résolument à la tâche.

Les Œuvres Paroissiales sont propriétaires de la salle de la Fraternité qui est utilisée par la Ville de Malmedy comme salle de réceptions et de spectacles. Il a donc été décidé en assemblée générale de l’asbl de vendre cet immeuble à la ville afin de pouvoir financer les travaux de rénovations indispensables à l’ancien immeuble du Caillou Blanc.

L’acte de vente a été signé la semaine dernière et, si tout se passe bien, les travaux devraient être terminés au printemps prochain.

L’avenir nous dira si nous avions raison, mais nous pensons qu’il s’agit d’une très bonne décision Henri, pour laquelle tu as veillé particulièrement à ce que chaque partie y trouve son compte comme on dit.

Je voudrais également relever la semaine de la visite épiscopale de Mgr Delville en 2017.

Henri, avec son équipe pastorale et quelques personnes, dont moi-même, ont mené ce marathon d’une semaine qui nous a coûté bien de l’énergie et des soucis. Il faut savoir que le doyenné de l’Ardenne est le plus vaste du diocèse de Liège.

De Sourbrodt à Waimes, en passant par Faymonville, Robertville, Ovifat, Bellevaux-Ligneuville, Xhoffraix, Spa, Theux, Stavelot, Trois-Ponts, Basse-Bodeux, Stoumont, Lierneux, et bien d’autres villages encore, cela représente des distances importantes à parcourir et des diversités à mettre en avant.

Tu as spécialement veillé, Henri, à ce que chaque région soit visitée par l’Evêque et à donner, dans la mesure du possible et du temps disponible, la parole à un maximum d’acteurs de chacune de ces régions du grand doyenné.

Il a fallu, en très peu de temps, mettre en route tout ce chantier : visites d’école, d’une ferme, rencontres avec les entrepreneurs, les jeunes, les groupes de Lectio divina, la réunion des Fabriques d’églises à Surister, une émission de radio en direct à Waimes, la rencontre avec les élèves et les professeurs de l’école technique de Trois-Ponts, et d’autres activités encore.

On peut affirmer que toute l’équipe que tu conduisais a réussi le défi proposé et nous pouvons en être fiers.

Conclusion

Monsieur le doyen, mon cher Henri, nous aurions encore bien des choses à dire sur les réalisations effectuées pendant l’exercice de ta mission.

Au nom de tous les chrétiens et de tous les habitants du doyenné dont nous nous sommes fait l’écho, sois remercié :

• pour ce que tu es,
• pour ce que tu as apporté dans ta charge et pour ta présence à nos côtés pendant tant d’années.

Profite bien de ta retraite amplement méritée et ne nous oublie pas dans tes prières.

Hubert, Jacques et Albert

Extrait de ce discours, en vidéo : cliquez sur la flèche pour voir et écouter !