Le véritable chemin du bonheur
est de donner celui-ci aux autres
Chers amis, dans ses recommandations testamentaires aux éclaireurs, le général anglais Baden Powell, fondateur du scoutisme (1908), témoigne :
« J’ai eu une vie très heureuse et je voudrais qu’on puisse en dire autant de chacun de vous. Je crois que Dieu nous a placés dans ce monde pour y être heureux et y jouir de la vie. Ce n’est ni la richesse, ni le succès, ni la satisfaction égoïste de nos appétits qui créent le bonheur. Vous y arriverez tout d’abord en faisant de vous, dès l’enfance, des êtres sains et forts qui pourront plus tard se rendre utiles et jouir ainsi de la vie lorsqu’ils seront des hommes … Le véritable chemin du bonheur est de donner celui-ci aux autres. Essayez de quitter la terre en la laissant un peu meilleure que vous ne l’avez trouvée. Et quand l’heure de la mort approchera, vous pourrez mourir heureux en pensant que vous n’avez pas perdu votre temps et que avez fait ‘de votre mieux’… »
En effet, pour Baden Powell, le bonheur que nous cherchons partout, parfois par des voies indélicates et désespérantes d’aisance et de confort, consiste à tendre la main.
Son secret, selon la parole même de Jésus, c’est donner : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac 20, 35).
« Ce qui compte » renchérit Mère Teresa, « ce n’est pas ce que l’on donne, mais l’amour avec lequel on donne ».
En effet, cette maxime de Jésus est le socle de la spiritualité du service, de l’engagement à rendre le monde meilleur et à construire la paix. C’est cela même la vocation originelle de l’humain : être utile aux autres, savoir à quoi on sert là où on vit. Lors d’une animation avec les jeunes, j’ai demandé aux confirmands de me dire comment, pour ce qui les concerne, ils rendent le monde meilleur. Réponses : « Dans le bus, quand je vois une personne âgée debout, je lui laisse ma place ». « Le samedi, j’aide ma grand-mère à faire ses courses ». « Ma maman est mal dans sa mission de catéchiste. J’ai décidé de l’aider pour la rassurer » … Des gestes aussi simples, mais qui créent des vagues crépitantes de bonheur !
Alors, au monde qui perd espoir, aux naufragés de la vie, aux personnes qui souffrent atrocement de ne pas être aimées et désirées, à ceux qui distillent la haine, détruisent et piétinent la récolte ; à ceux qui se sentent épuisés, n’ayons de cesse de donner. Donner et même inventer des raisons de donner, donner le meilleur que nous ayons, que nous soyons, que nous sachions, que nous puissions et ce ne sera pas encore assez !
Vital Nlandu, votre curé-doyen