Homélie du 2ème dimanche B de Pâques : Lectures : Ac 4, 32-33; Ps 117; 1 Jn 5, 1-6; Jn 20, 19-31
Mes sœurs et mes frères, voici le message de Pâques que je vous transmets : « Le Seigneur est vraiment ressuscité, alléluia ! » (Lc 24, 34 ).Mais la préoccupation qui est la mienne, c’est de ressentir pour de vrai et même avec émotion, d’éprouver aujourd’hui la présence du Ressuscité. A lumière de la Parole de Dieu de ce dimanche, je sais que je peux rencontrer le Ressuscité :
1. En invoquant son Esprit : « Recevez l’Esprit Saint« . C’est le souffle qui me vivifie et me fait acquérir une autre dimension, la nouvelle naissance (Gn 2, 7). C’est le carburant de ma vie chrétienne. Chaque matin, j’ai besoin de ma dose d’Esprit Saint pour la journée : viens, Esprit Saint ! Il rend mon cœur brûlant de la présence de Dieu (Lc 24, 32). C’est le bras de levier qui m’aide à accomplir la mission à laquelle Dieu me destine : annoncer une année de bienfaits de sa part (Lc 4, 18-19), proclamer la puissance de sa Miséricorde qui libère celles et ceux qui sont pétrifiés et paralysés par la morsure de la culpabilité.
En ce dimanche de la divine Miséricorde, sachons pour toujours que le pardon de Dieu par le sang de l’Agneau, efface notre honte. Il nous rend la joie d’être restaurés et rétablis dans notre dignité originelle d’enfants de Dieu. Shalôm : paix! C’est par l’Esprit Saint qui sature notre cœur de l’amour de Dieu (Rm 5, 5), que nous avons l’assurance et pouvons expérimenter la paix profonde, la guérison intérieure : « Que votre cœur ne se trouble pas et ne cède ni à la panique, ni à l’agitation » (Jn 14, 27).

2. Par la foi : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ». Thomas, l’incrédule, l’homme de bon sens, de sens critique, n’est-il pas, à bien des égards, notre jumeau ? Il doute, refuse de croire au premier abord, pose légitimement des questions et exige des preuves. On peut le comprendre : l’homme est un animal raisonnable (Aristote). Mais, poussée à l’excès, une rationalité toute froide peut engendrer de l’insécurité paranoïaque, le manque de confiance aux autres, la fermeture de cœur et tant d’autres blocages. La foi, c’est un jour avoir soudain cette révélation intérieure : je suis aimé de Dieu, non pas pour ce que je vaux, non pas pour ce que je mérite, non pas parce que je suis prêtre, mais simplement parce que je suis son enfant. J’entre alors dans la lumière du regard aimant de Dieu, un regard qui devient magie de communion et d’amour. De là naît ma confiance totale en son Amour : « Je sais en qui j’ai mis ma foi ! » (2 Ti 1, 12). Alors je n’ai pas besoin de voir physiquement Jésus pour le reconnaître ou de le toucher pour croire en lui. L’approche spirituelle, le regard intérieur, la grâce de sa présence me suffisent… Qu’il est grand le mystère de cette foi-bouée de sauvetage ! Quand tu es tenté par le doute suite au décès d’un être cher, à une perte de sens et d’horizon, à la fatigue physique et spirituelle, à des situations « verrouillées », inextricables, aux frustrations, à la déception de l’Eglise…, ose dire la remarquable profession de foi de Thomas : « Mon Seigneur, mon Dieu« . C’est un soupir du cœur, un cri d’abandon et de totale confiance. « Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? » (Jn 11, 40). Le bonheur de ceux qui croient, c’est qu’ils demeureront vivants en Jésus-Christ.
3. Par le sacrement du frère : « Aucun d’entre eux n’était dans l’indigence« . C’était le nouveau style de vie de la première communauté chrétienne : la fraternité dans la simplicité de cœur, l’accueil des différences (tolérance) et le partage. Chers amis, quelle place accorde-t-on au don, au service gratuit dans une société du chacun pour soi, une société où tout doit s’acheter et se vendre ? Ici, je soutiens la politique sociale (solidarité citoyenne ou républicaine) de nos pays. Je félicite ceux qui luttent pour la réalisation de ce rêve évangélique : que chacun ait droit au minimum vital. Je suis admiratif de ces personnes, bienfaitrices de l’humanité, qui se dévouent pour que, autant que faire se peut, chaque être humain ait sa petite part de soleil. L’expression » avoir un seul cœur et une seule âme » évoquée dans la 1ère lecture passe absolument par le partage : partage de son temps, de ses talents, de ses joies, ses peines, ses doutes, ses découvertes spirituelles …
Vital Nlandu, votre curé-doyen
Le dimanche de la divine Miséricorde est une invitation à nous tourner spirituellement vers le pape Saint Jean-Paul II qui a tant fait en défense de la foi, y compris la canonisation de Sœur Faustine en avril 2000 il y a 21 ans.
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