Jésus prie pour l’unité de ses amis.

Homélie du 7ème dimanche de Pâques C : Jésus prie pour l’unité de ses amis.

    Lectures : Ac 7, 55-60 ; Ps 96 ; Apoc 22, 12-14. 16-17, 20 ; Jn 17, 20-26

Chers amis, après avoir livré son testament aux disciples : « Je suis la Vigne, vous êtes les sarments« , « Je ne vous appelle plus serviteurs, vous avez acquis un autre statut dans mon cœur : vous êtes mes amis« , « Je vous laisse un commandement nouveau : vous aimer d’un amour qui soit don (donner, se donner, par-donner), comme moi je vous ai aimés« …, à la veille de sa mort, Jésus, en Grand-Prêtre, intercède. Il prie son Père dans ce chapitre 17ème de saint Jean, appelé selon la tradition biblique, « la prière sacerdotale ».

Pour qui donc et pour quelle intention Jésus prie-t-il dans la page d’Evangile d’aujourd’hui ? Déjà pour toi ! « Père, je ne te prie pas seulement pour eux, les apôtres, mais pour celles et ceux qui, à travers les âges, croiront en moi, grâce à leur témoignage« 

Jésus prie pour l’unité des chrétiens et pourquoi ? Parce que c’est réunis que les charbons brûlent ; en les séparant, ils s’éteignent… Quoi qu’il ne soit autre chose que la main, le poing est plus fort que la main… Et puis, les fourmis assemblées ne sont-elles pas capables de vaincre le lion ? L’unité est un des thèmes douloureux de l’actualité avec la guerre en Ukraine, mais aussi tous ces liens qui se brisent avec les blessures que cela charrie (le divorce, les hostilités, les oppositions, le cauchemar de la haine là où régnait la paix…). Le pape Jean-Paul II le disait à la Journée mondiale de la paix en janvier 2005 : il n’y a rien de plus fragile que la paix dans le monde, dans nos communautés, dans nos familles, dans nos relations interpersonnelles, dans nos cœurs. La paix demeure un combat permanent, un pari à gagner…Elle est acquise par le dialogue, le compromis, la remise en question, le respect mutuel, la gratitude, la tolérance, le pardon, le combat pour la justice dans l’humilité.

Jésus le dit : « Qu’ils soient UN en nous !« . Il nous plonge dans le puissant torrent de l’Amour trinitaire… « UN comme nous » : la Trinité devient non seulement le modèle (Amour-communion qui accueille les différences, unité dans le pluralisme : trois Personnes en un seul Dieu, de même nature, mais chacune avec ses attributions), mais aussi la Source de l’amour. L’unité des chrétiens accrédite leur appartenance au Christ crucifié pour la réconciliation des enfants de Dieu dispersés. La mission n’est pas prosélytisme, mais attraction, séduction (pape Benoît XVI). Oui, c’est l’unité qui évangélise : « Voyez comme ils s’aiment !« , disait-on de la première communauté chrétienne ! Un couple uni, une communauté unie ne peut qu’attirer l’admiration des gens curieux, étonnés, saisis et même conquis !

Autre intention de la prière de Jésus : « Je veux qu’ils soient avec moi et qu’ils contemplent ma gloire« . « Je veux » : c’est curieux d’entendre Jésus prononcer une telle formule impérative, lui qui s’en remet toujours à la volonté de son Père. C’est pour dire combien notre présence à ses côtés lui tient à cœur…  Effectivement, nous sommes avec Jésus aujourd’hui déjà puisqu’il l’a dit : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la consommation des temps » (Mt 28, 20). La question, c’est celle de savoir si, en ce qui nous concerne, nous voulons vraiment vivre par lui, avec lui et en lui ! « Pour moi » dit saint Paul, « Le Christ vit en moi ! Ma vie présente,  je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et sauvé » (Ga 2, 20). 

Mes frères et mes sœurs, la gloire dont Jésus parle, c’est celle qu’Etienne rempli de l’Esprit-Saint contemplait (contempler = être dedans, faire l’expérience) à sa mort (1ère lecture), c’est celle que Pierre, Jacques et Jean ont savourée à la Transfiguration et justement, c’est le focus de notre espérance !

Dès lors, l’Eglise prie  pour que le Seigneur, l’alpha et l’oméga, (re)vienne aujourd’hui plus que jamais par son Esprit-Saint, l’Eau vive donnée gratuitement (2ème lecture), qui nous renouvelle et nous sanctifie : « Maranatha ! (Viens, Seigneur !)

Bonne Semaine du Cénacle !

                                                                          Vital Nlandu, votre curé-doyen

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