Accueillons le don de Dieu

                            Homélie du jour de Noël : Accueillons le don de Dieu

                               Lectures : Is 52, 7-10; Ps 97; Hb 1, 1-6; Lc 2, 15-20

Mes sœurs et mes frères dans le Christ Jésus, Noël est l’événement qui a changé la face du monde et qui, près de 2000 ans après, remuant les hommes et les femmes de toute la terre, parle au cœur de tous, que l’on soit croyant ou non. Il s’agit de la naissance d’un enfant ! En effet, il n’y a rien de plus faible, de plus fragile qu’un bébé nouveau-né, mais aussi rien de plus beau, de plus prometteur d’avenir. Chaque naissance d’un enfant est une entrée en espérance, une nouvelle humanité qui surgit !

Oui, Noël parle au cœur de tous tant il est ouvert à l’universel. Ce n’est pas seulement une fête religieuse, tout le monde y participe, quelles que soient ses opinions philosophiques. Le charme de Noël, n’est-ce pas son effervescence magique au cœur de l’hiver, ses décorations, ses cadeaux en habit de fête ? Les cadeaux sont d’abord des signes d’affection et d’attachement qui apportent la joie, une manière de dire son amour aux personnes que l’on aime.

Spirituellement parlant, la grâce de Noël éclaire nos lanternes en nous éveillant aux signes du Royaume. Noël est une opportunité pour certaines familles de se retrouver, de fêter ensemble, de raffermir leurs liens et, le cas échéant, de se réconcilier…  En ce qui nous concerne, pour nous préparer à fêter Noël, nous avons vécu en Unité Pastorale, un mois de décembre riche en expériences spirituelles. Beaucoup d’entre nous ont participé, cette année encore, au festival d’adoration  à l’occasion de la fête de l’Immaculée Conception. Beaucoup ont voulu faire partie de ces bergers témoins de la naissance du Christ, qui reconnaissent le visage de Dieu dans les plus petits d’entre nous. Le pape François nous le souhaite en ces termes : « Que Noël soit pour vous tous une occasion de fraternité, de croissance dans la foi et de gestes de solidarité envers ceux qui sont dans le besoin« . C’est dire que Noël est une révolution d’amour et de tendresse. Je rends grâce à Dieu pour le foisonnement d’idées et d’initiatives de partage de la joie de Noël dont j’ai été témoin. Nos paroisses ont participé généreusement à la collecte de l’Avent de Vivre Ensemble. Les communautés paroissiales de Bellevaux, de Ligneuville, de Xhoffraix ont écrit des cartes aux personnes qui vivent seules. C’est un geste d’attention qui est en soi un baume versé sur tant de plaies. Quant à elle, la paroisse de Malmedy a préparé plus ou moins 150 petits montages de Noël que nous sommes allés apporter en MRS, avec notre sourire, notre écoute empathique et notre regard bienveillant. Comme dit le dicton, « Celui qui n’a pas Noël dans le cœur ne le trouvera jamais au pied d’un sapin« .

Là, en MRS, nous avons rencontré d’autres personnes actrices d’un monde meilleur. Comme nous, ces personnes, entre autres les enfants qui ont chanté pour nos aînés, tenaient à leur apporter une part de soleil. J’ai d’ailleurs chaleureusement félicité ces jeunes. La graine de l’engagement social se plante très tôt. Je lis ceci dans la carte qui accompagnait le montage de Noël : « Que Jésus vienne habiter votre cœur, qu’il vous accompagne, spécialement dans vos moments de solitude et de souffrance. La paroisse de Malmedy« . Aussi, avec nos actions collectives, individuelles, connues et inconnues, des actions somme toute menées sur base du sacrement du frère, nous avons été un maillon d’une chaîne de fraternité.

Chère amie, cher ami, pourquoi Dieu choisit-il de se compromettre dans la réalité profane de la chair humaine, pourquoi choisit-il de devenir homme; pourquoi choisit-il d’être dorénavant lié à ton histoire ? C’est pour qu’à ton tour, tu naisses à la vie divine; que tu trouves dans ta vie sa Présence ! Il veut se servir de tes mains pour soigner les autres, de tes oreilles pour les écouter, de tes yeux et de ton intelligence pour voir les injustices, de ta bouche pour défendre ceux qui sont muselés, de ton cœur pour aimer les pauvres en quête d’amour…

L’Enfant qui est né est Prince – de – la – paix, la paix qui respecte la liberté humaine. Pensons à ces peuples en Ukraine, au Yémen, en Syrie, en Arménie, en RDC, qui passent Noël sous le feu crépitant des armes et des bottes de soldats, ces peuples en guerre, victimes des atrocités qui défigurent le visage de l’humanité. De mon point de vue, la manière la plus opérante et la plus appropriée de s’indigner contre la folie meurtrière des hommes, c’est de se résoudre à devenir soi-même un artisan de paix, une femme et un homme ardent à faire le bien. Pour ce faire, il convient que nous fassions d’abord la paix avec nous-mêmes : personne ne donne ce qu’il n’a pas. Faire la paix avec soi-même, c’est se connaître, être connecté à son espace, à son puits intérieur en demandant à l’Esprit Saint de le remplir d’Amour ; c ‘est s’accepter et s’aimer tel que l’on est. Bref, c’est dégeler la source d’eau vive qui dort en soi, rallumer son étoile pour égayer les autres de sa lumière, de sa paix et sa tendresse.

Que la grâce de Noël nous aide à oser refaire confiance ; à oser regarder autrement les autres, le monde ; à oser être attentif à l’appel de notre entourage sans nous sentir indispensable ; à oser aimer davantage… Qu’elle inonde nos cœurs de la paix spirituelle. A tous et à chacun, je présente mes vœux les meilleurs !

                                                                                 Vital Nlandu, votre curé-doyen

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