Homélie du dimanche B des Rameaux et de la Passion du Seigneur

                          Lectures : Is 50, 4-7; Ps 21; Phil 2, 6-11; Mc 14, 1-15, 47

Mes sœurs et mes frères, le dimanche des Rameaux est un des plus populaires du culte chrétien. Curieux, même les non cathos viennent chercher des Rameaux !… Tout n’est pas que parole, il y a des signes, des gestes qui en disent long : l’évocation des rameaux (végétaux), d’un petit âne (animaux) à l’entrée solennelle de Jésus le  Messie-Sauveur tant attendu, dans Jérusalem, atteste que toute la Création, toute la Toile du vivant (Mc 11, 1-10) est associée à célébrer le mystère qui s’annonce : la victoire du Christ sur les forces du mal et de la mort.

Lors du repas d’alliance, Jésus annonce aux 12 que l’un d’entre eux va le livrer. Soudain, chacun s’interroge sur sa loyauté envers le Seigneur : « Serait-ce moi Seigneur ? » Que cette Semaine Sainte soit pour chacune et chacun une opportunité d’évaluer sa loyauté, sa fidélité à Jésus. Un tel exercice ne peut que raffermir la foi… En effet, les Rameaux et la Passion du Seigneur que nous célébrons ce dimanche, nous ouvrent un vaste champ de réflexions et d’interrogations sur la réalité de notre vie, qui est faite de mystères joyeux et douloureux. Si Jésus ovationné par les hozanna à l’entrée de Jérusalem, est vomi sitôt après, c’est dire que la vie est à la fois une vallée de roses, mais aussi de larmes, un vrai arc-en-ciel : il faut de la pluie et du soleil pour en apercevoir les couleurs.

Nous le savons : la souffrance n’est pas une tarte dont chacun prendrait volontiers sa part,  et pourtant elle est inexorable.  Elle fait partie intégrante de notre vie.  Etty Hillesum l’a compris quand elle écrit : « La vie et la mort, la souffrance et la joie, tout, tout en moi, je l’accepte comme une totalité indivisible ». C’est même ce qui fait dire à Jean d’Ormesson : « La vie est belle parce que nous mourrons … Merci pour les roses, merci pour les épines ! « . Vouloir ainsi écarter de sa route toute souffrance, c’est oublier que la vie peut être un long fleuve tranquille mais aussi un torrent déchaîné…

En effet, on  a chacune et chacun ses soucis, y compris ces souffrances psychologiques indicibles, indescriptibles, celles qui ne pleurent que de l’intérieur : solitude, déprime, usure, remords de conscience, charge de culpabilité, frustrations et déceptions, combats intérieurs, trahisons d’amour, sentiments d’être inutile …, notre cœur parfois trop lourd de secrets, trop lourd de peines.  Nous connaissons cet adage populaire : « Les problèmes, quand on ne les a pas, on les attend ». Qui que tu sois, quoi que tu fasses, c’est inévitable, la souffrance, la mort te traque et, un jour, te rattrape. 

« Mon âme est triste à en mourir … » Jésus est anéanti.  Il redoute, en effet, les horribles épreuves, la mort atroce qui l’attendent. Comme humain, il est ému et profondément angoissé. Un sentiment de désespérance l’envahit… Cependant, grâce à une prière intense d’abandon, il est arrivé à assumer sa mission… Cela n’arrive pas qu’aux autres, confrontés à certaines réalités cruelles de la vie, nous pouvons nous aussi déprimer, manquer de ressort. En ce moment, recourrons au Père par la prière d’abandon, confions-nous à l’Esprit Saint et   invoquons Jésus en lui rappelant son agonie. Par sa croix, Jésus est solidaire de notre humanité souffrante, blessée et blessante.

                                                                                   Vital Nlandu, votre curé-doyen

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Un commentaire pour Homélie du dimanche B des Rameaux et de la Passion du Seigneur

  1. Xhurdebise Bernadette dit :

    Je vous remercie pour cette riche homélie qui fait du bien.

    Envoyé à partir de Courrier pour Windows

    De : Unité pastorale de Malmedy Envoyé le :dimanche 24 mars 2024 21:06 À : fd310496@skynet.be Objet :Homélie du dimanche B des Rameaux et de la Passion du Seigneur

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    Homélie du dimanche B des Rameaux et de la Passion du Seigneur
    vitalnlandu 24 mars
                              Lectures : Is 50, 4-7; Ps 21; Phil 2, 6-11; Mc 14, 1-15, 47 Mes sœurs et mes frères, le dimanche des Rameaux est un des plus populaires du culte chrétien. Curieux, même les non cathos viennent chercher des Rameaux !… Tout n’est pas que parole, il y a des signes, des gestes qui en disent long : l’évocation des rameaux (végétaux), d’un petit âne (animaux) à l’entrée solennelle de Jésus le  Messie-Sauveur tant attendu, dans Jérusalem, atteste que toute la Création, toute la Toile du vivant (Mc 11, 1-10) est associée à célébrer le mystère qui s’annonce : la victoire du Christ sur les forces du mal et de la mort. Lors du repas d’alliance, Jésus annonce aux 12 que l’un d’entre eux va le livrer. Soudain, chacun s’interroge sur sa loyauté envers le Seigneur : « Serait-ce moi Seigneur ? » Que cette Semaine Sainte soit pour chacune et chacun une opportunité d’évaluer sa loyauté, sa fidélité à Jésus. Un tel exercice ne peut que raffermir la foi… En effet, les Rameaux et la Passion du Seigneur que nous célébrons ce dimanche, nous ouvrent un vaste champ de réflexions et d’interrogations sur la réalité de notre vie, qui est faite de mystères joyeux et douloureux. Si Jésus ovationné par les hozanna à l’entrée de Jérusalem, est vomi sitôt après, c’est dire que la vie est à la fois une vallée de roses, mais aussi de larmes, un vrai arc-en-ciel : il faut de la pluie et du soleil pour en apercevoir les couleurs. Nous

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