Homélie du Jour de Pâques B

        Homélie du Jour de Pâques B : Jean 20, 1-9

Chers amis, la semaine sainte a été un chemin à découvrir, un espace de silence et de paix qui nous a permis de faire la vérité sur notre relation personnelle avec Dieu.Regardez cet arbre sec et aride du carême qui reverdit sans crier gare, signe d’espérance et de renaissance ! Regardez l’arbre de la croix où Jésus dégoulinait de sueur, de sang et d’effroi. Ce bois, nouvel arbre de vie, est folie de l’amour de Dieu pour l’homme. C’est là que se trouve concentrée l’énergie cumulée du verbe « aimer » !  Que sa sève d’amour, l’amour  qui va jusqu’au bout,  coule dans nos veines;  et comme une Source, qu’elle fasse jaillir la vie de Dieu dans nos déserts spirituels.

*Le constat est sans appel, c’est la béance du tombeau de Jésus : il est vide !

Mais serait-ce pour autant une preuve établie et indéniable de la résurrection de Jésus-Christ ? Je ne crois pas nécessairement ! C’est Marie Madeleine qui a fait ce constat brut : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau et nous ne savons pas où  on l’a déposé! ».  Il est vrai que personne n’a vu, enregistré ou encore filmé la scène de la résurrection, le moment crucial où la pierre est roulée, où l’on voit Jésus quitter le tombeau, s’en éloigner, seul ou accompagné, transporté, vivant ou mort…et en quelle direction !

Cependant, ce qui poussera le monde entier à croire qu’il ne s’agit pas là de « fake news », ce sont les paroles en actes des apôtres, des disciples, des fanatiques du Ressuscité. C’est en voyant la fougue résolue et le feu irradiant de ces témoins qui agissaient au Nom du Ressuscité, à travers des œuvres qui font lever le jour, que le monde a  fini par croire que Jésus était vraiment ressuscité, qu’il était vivant : il ne pouvait en être autrement ! Le témoin donne envie de croire, il rend Dieu désirable !

Oui, par leur témoignage, les apôtres ont fait leur part. Aujourd’hui, les amis,  c’est  par nos actes que nos contemporains croiront  que le Christ est réellement vivant.  Alors, que chacune et chacun s’interroge : est-ce que je pose assez  d’actes résurrectionnels ? En effet, notre communion au Ressuscité nous engage à vivre à notre tour en ressuscités. « Je croirais plus volontiers à leur sauveur » dit Nietzsche en parlant de chrétiens, « s’ils rayonnaient davantage la joie, s’ils avaient l’air d’être sauvés, l’air de ressuscités« . 

La Résurrection de Jésus-Christ est  énergie révolutionnaire lorsqu’elle suscite de nouveaux « passages », de nouveaux engagements pour la vie et pour l’amour. Et l’on vit ses petites résurrections en déployant sa capacité de résilience : « L’homme n’est pas fait pour être vaincu » dit l’écrivain Ernest Hemingway, « il peut être détruit, pas vaincu« …   S’adressant aux jeunes aux JMJ de Rome en 2000, Jean-Paul II leur disait : « Si vous êtes ce que vous devez être, vous mettrez le feu au monde entier ! »

*La pierre est roulée

Il y a toujours une pierre lourde, très lourde même qui, souvent, nous  paralyse et nous  empêche d’avancer. Elle est là la pierre, présente dans notre vie personnelle, relationnelle, familiale, paroissiale… Cette pierre, c’est, certes, des éléments nuisibles extérieurs. Mais c’est aussi parfois nous-mêmes. Sachons que chaque fois que nous avons posé un acte de résurrection, nous l’avons roulée. 

*Il vit et il crut !

Après 20 siècles de christianisme, ce que nous avons à voir aujourd’hui, c’est à partir des yeux de la foi. Fêter Pâques aujourd’hui, c’est reconnaître les traces du Ressuscité au cœur de la vie de nos familles et de nos communautés. Oui, nous pouvons par notre regard de bienveillance et de foi, découvrir les scintillants signes d’espérance et de résurrection d’aujourd’hui. Le ressuscité est présent dans les sacrements, dans la recherche de nouvelles expériences spirituelles et d’intériorité, dans les nouvelles solidarités, bref dans les initiatives et la maturité spirituelle et humaine de nos communautés respectives.

En chacun, il y a une fontaine d’eau vive, quelque chose de beau, de grand, de vrai, de bon. Chaque personne est sacrée et peut, grâce à la puissance de la résurrection de Jésus-Christ qui le traverse, déployer la richesse infinie de sa vie intérieure.

                                                                    Bonne fête de Pâques à tous.

 Vital Nlandu, votre curé-doyen

Cet article a été publié dans Homélies. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Laissez un commentaire !