Lectures : Ap 11, 19a; 12, 1-6a; I Co 15, 20-27a; Lc 1, 39-56
Mes frères et mes sœurs, nous célébrons l’une des grandes fêtes mariales de l’année liturgique. Au cours de cette messe, disons intérieurement à Dieu: « Merci pour le don, le cadeau de maman Marie « . Et à Marie : « Réjouis-toi Marie, tu es bienheureuse « . D’ailleurs, c’est elle-même qui nous exhorte à la complimenter : « Toutes les générations me diront bienheureuse ! » C’est comme ce jour où Jésus captivant son auditoire par le feu de sa prêche, une femme se mit à admirer le destin de Marie, sa mère, en ces termes : « Elle est heureuse la femme qui t’a porté dans son sein, la femme qui t’a allaité! » (Lc 11, 27). En effet, Marie a eu le temps de discerner; elle reconnaît, dans le Magnificat qui est un aveu d’humilité et de gratitude, que Dieu a fait pour elle de grandes choses; elle s’émerveille de son projet pour elle…
A votre avis, pourquoi dans la page de l’Évangile, Elisabeth dit-elle à Marie : « Tu es bénie entre toutes les femmes » ? C’est parce qu’elle est unique, comblée, saturée de grâces, de faveurs divines. Elle est Mère de Dieu : Theotokos en grec (concile d’Éphèse en 431). Par elle, l’Humanité a accueilli Dieu !Le Seigneur a, de fait, pris corps en elle. Il n’y a personne d’autre que Marie, qui soit viscéralement lié et relié à Jésus, Vrai Dieu et Vrai Homme : son utérus est la couveuse naturelle du bébé Jésus, son sang coule dans les veines de Jésus… Elle est son associée ! Voyons : nous sommes en Ardenne, une région distinguée par la culture musicale. En musique, il y a la mélodie, mais pour que la mélodie soit mélodieuse -excusez-moi le pléonasme-, elle doit être accompagnée. Justement, Jésus est la mélodie et Marie sa mère l’accompagnement. Elle accompagne son fils, aujourd’hui encore, dans sa mission de sauver l’Humanité. La 1ère lecture évoque une maternité douloureuse : ce sont les douleurs de l’enfantement de cette Terre Nouvelle à laquelle nous aspirons.
Sur le chemin de la vie avec ses vicissitudes, nous avons l’assurance que Marie, notre Mère, marche avec nous. La prière du rosaire n’est pas une mariolâtrie, c’est plutôt l’expression d’un sentiment filial, la requête d’un enfant à sa mère. Le chapelet est un bouclier qui protège et nous pourvoit de bénédictions divines. Comme l’écrit le pape Jean-Paul II dans son encyclique « La mère du Rédempteur« , Marie est médiatrice de toutes les grâces, elle intercède pour nous. L’Évangile de la visitation lu et médité aujourd’hui met en exergue son idéal de service. Elle a vécu dans l’amour absolu de Dieu et des autres : c’est par élan de charité qu’elle se rend avec empressement chez sa cousine Elisabeth plus âgée qu’elle et plus fatiguée. « L’amour du Christ nous presse » dira saint Paul…
Oui, Marie est une figure importante dans notre tradition : remarquez comment par exemple l’iconographie, les peintures ou les sculptures chrétiennes nous font immerger dans son mystère, et chaque art avec sa spécificité. Observez l’art occidental : la plupart du temps, Marie est représentée toute seule, alors que l’art oriental ne la conçoit pas sans son enfant. Elle le porte en le présentant et en l’offrant au monde. Telle est la mission primordiale de Marie : nous indiquer, comme elle l’a fait à Banneux, la source qui désaltère nos soifs existentielles, la Fontaine de la vie en Dieu qu’est Jésus-Christ…
Chers amis, la fête de l’Assomption signifie qu’au terme de sa vie terrestre, après avoir vécu les mystères joyeux, douloureux, glorieux et lumineux, grâce à l’extra-ordinaire puissance de la résurrection de son Fils Jésus-Christ, Marie, l’Immaculée Mère de Dieu, « l’humble servante du Seigneur« , a été glorifiée, dans son âme et dans son corps, sans attendre la résurrection finale. Elle est entrée dans la gloire de Dieu et elle nous fait signe d’avancer. Son Assomption préfigure notre destinée : elle est promesse de résurrection et gage d’espérance. Nous savons désormais qu’un jour, one day, la vie aura raison de la mort tant que notre avenir est en Dieu ! Notre mort biologique, c’est comme une lampe qui s’éteint …, parce que le jour se lève ! Saint Paul le dit dans la 2ème lecture : ceux qui appartiennent au Christ recevront la vie.
Quant à nous, continuons de faire l’expérience de Dieu en L’accueillant de cœur par une foi active, qui sauve : « Vous êtes heureux vous qui croyez …; allez en paix, votre foi vous a sauvés » Cf. Lc 1, 45: 7, 50) !
Vital Nlandu, votre curé-doyen