Thème : « Clameur (cri de souffrance) des hommes, clameur de la terre ! » à entendre et pour lesquelles il est urgent d’agir.
Evangile : Mt 6, 25-34
Constat (diagnostic) : du point de vue écologique, tout est déglingué, détraqué : trop de sécheresse, trop de pluies, trop de chaleur… Jouant à l’apprenti sorcier, l’homme ne sait plus maîtriser le cours des dommages (effondrement de la biodiversité, réchauffement climatique, pollution, pauvreté des peuples) qu’il cause lui-même. Comme le dit le dicton espagnol, » Si Dieu pardonne toujours; si l’homme pardonne parfois, la nature, elle, ne pardonne jamais !« …
En effet, il y a une horrible maltraitance de la vie sous toutes ses formes. La nature, les animaux, les plantes disparaissent à grande vitesse. Au cours des 40 dernières années, nous avons détruit près de 60 % du monde sauvage (Cf. le livre de Yann Wehrling, Tous dans le même bateau. Biodiversité, il est encore temps d’agir).
Alors, à l’heure où le pronostic vital de l’humanité est engagé, que faire pour limiter les dégâts, éviter le pire ?
Il faut absolument un éveil révolutionnaire de conscience collective, une mobilisation citoyenne, un retournement intérieur (conversion) de chacun.e, une responsabilisation universelle vis-à-vis des désastres écologiques et la paupérisation des peuples – abaissement continu du niveau de vie – qui s’ensuit.
Pour sa part, le pape François suggère de ne plus, dorénavant, opposer l’humain et la nature, mais de considérer que tout coexiste harmonieusement dans une même toile, la toile du vivant, où tout est lié, interconnecté, interdépendant. Au sein de cette toile de la vie, nous sommes 7,7 milliards d’humains vivant dans la même biosphère, la même nature qui nous abrite, nous nourrit et nous soigne. Pour plus d’efficacité, il convient de cerner le problème de l’état actuel désolant du monde dans une approche globale. Autrement dit, la souffrance des hommes et la souffrance de la terre ne doivent pas être saucissonnées tant elles s’imbriquent… Les vagues de chaleur ardente que nous venons de vivre ont brûlé par exemple des champs de maïs, et qui d’autre en paie les conséquences sinon l’homme ?
La responsabilité universelle dont il s’agit consiste à ce que chacun.e prenne sa part pour la sauvegarde de la nature, notre « maison commune », et donc pour le bien de l’homme.
Et face à celles et à ceux qui se découragent en disant que leurs efforts n’auraient aucun impact sur une banqueroute environnementale, économique, sociale et même spirituelle devenue planétaire, la fable amérindienne du colibri est une belle sensibilisation à l’engagement écologique et solidaire.
Un jour, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre qui s’étendait sous leurs yeux. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation qui lui semblait dérisoire, lui dit :
« Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Et le colibri de lui répondre : « Je le sais, mais je fais ma part. »
Plutôt que de ne rien faire parce que l’on se sent impuissant ou que l’on pense que la solution doit venir des autres, il faut oser se mouiller : « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde » (Gandhi).
Concrètement, voici la question à débattre dans les ateliers : « Cri des hommes, cri de la terre : en quoi la souffrance des hommes – les pauvres en l’occurrence – ET celle de la terre te concernent-t-elles ? Comment pourrais-tu, à ton niveau, soulager l’une ET l’autre ? »
Vital Nlandu, votre curé-Doyen