Si la supplication persévérante traverse tout l’Ancien Testament, la venue de Jésus l’amène à son sommet : Je ne suis pas venir abolir, mais accomplir (Mt 5,17). Au fil des évangiles, nous rencontrons dans la bouche de Jésus des invitations particulièrement pressantes. Ainsi en est-il de la parabole de la veuve et du juge inique: II leur disait cette parabole sur ce qu’il leur fallait prier sans cesse et ne pas se décourager (Le 18,1).
Ainsi en est-il aussi de l’appel construit sur la triple recommandation bien connue : Demandez et l’on vous donnera; cherchez et vous trouverez; frappez et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit; qui cherche trouve; et à qui frappe on ouvrira (Mt 7, 7-8)… Ces paroles fortes me font penser à des personnes auxquelles dans les moments de détresse on aime recourir. En effet, les épreuves qu’elles ont traversées les font apparaître comme des « blocs de prière » sur lesquels on sait pouvoir s’appuyer.
Quelle grâce lorsque, dans une famille, dans une communauté, dans un lieu, on rencontre ces hommes et ou de ces femmes. Souvent insignifiants aux yeux du monde, ils en maintiennent cependant solidement l’assise par leur supplication incessante…
Osons le croire ! Si l’invitation à la supplication persévérante se rencontre avec une telle insistance dans la bouche de Jésus, il n’en pourra qu’en être de même dans la bouche ou sous la plume de ses disciples… Paul écrira aux Ephésiens : Vivez dans la prière et les supplications; priez en tout temps, dans l’esprit; apportez-y une vigilance inlassable et intercédez pour tous les saints (Ep. 6, 18)… Aux Philippiens, il dira: N’entretenez aucun souci; mais en tout besoin recourez à l’oraison et à la prière, pénétrée d’action de grâces, pour présenter vos requêtes à Dieu (Ph. 4, 6)… S’il est une expression qui resurgit souvent sous la plume de Paul, c’est bien l’expression sans cesse : Nous rendons grâces à Dieu à tout moment pour vous tous, en faisant mention de vous sans cesse dans nos prières (1 Th. 1,2)… Priez sans cesse (1 Th. 5,17)… Sans cesse, nuit et jour, je fais mémoire de toi dans mes prières (2 Tm 1,3)…
Clôturons par ce passage de la Lettre de Jacques qui fait le lien avec une des grandes icônes de l’Ancien Testament que nous avons présentée : La supplication fervente du juste a beaucoup de puissance. Elie était un homme semblable à nous : il pria instamment qu’il n’y eût pas de pluie, et il n’y eut pas de pluie sur la terre pendant trois ans et six mois. Puis il pria de nouveau: le ciel donna de la pluie et la terre produisit son fruit (Je 5,16).