A partir de ce moment de la rencontre entre Jésus et Bartimée, nous allons assister à un « court-métrage d’une extrême vivacité, où tous les détails sont très finement observés. Nous n’aurons dès lors aucune peine à prendre sur le vif les différentes composantes de la prière de supplication.
Quand il apprit que c’était Jésus le Nazaréen… Nous le savons, un aveugle a un sens de l’ouïe très développé. Bartimée a appris, par ses oreilles, l’existence de Jésus « le nazaréen », Assis sur son talus, à la porte de Jéricho, il entend la rumeur d’un groupe qui passe devant lui, sur le chemin. On lui dit que c’est Jésus.
Je n’ai jamais vu Son visage, mais ceux qui le connaissent
m’ont parlé de Lui.
Depuis ce jour, j’espère Son passage.
Et j’entends qu’il vient,
AUJOURD’HUI.
Nous aussi, nous sommes exactement dans la situation de Bartimée: nous n’avons jamais vu le visage de Jésus. Par la foi, nous avons cru au témoignage de ceux qui l’ont connu, et nous attendons ce « passage « de Jésus qui vient. La foi qui nous vient par l’intermédiaire des frères… On peut ici faire appel à nombre de passages d’Ecriture : O Dieu, nous avons ouï de nos oreilles, nos pères nous ont raconté l’œuvre que tu fis de leurs jours (Ps. 44, 2) (cf. aussi la guérison de Naaman: 2 R. 5)… Nombre de Samaritains crurent en lui à cause de la parole de la femme, qui attestait: « II m’a dit tout ce que j’ai fait. » (Jn 4,39)… Les deux disciples entendirent ses paroles (de Jean-Baptiste) et suivirent Jésus… André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux… il trouve d’abord son propre frère, Simon… Le lendemain, il (Jésus) résolut de partir pour la Galilée, et il trouve Philippe… Philippe trouve Nathanaël (Jn l, 35-51) (cf. le beau développement sur Nathanaël, par Ad. Monod. Ies adieux, éd. des groupes missionnaires, 21ème éd., 1978, pp. 217-220).
Nous pouvons ici nous poser quelques questions… Nous arrive-t-il de faire mémoire de ceux qui ont été nos pères et nos mères dans la foi (cf. 2 Tm 1,3-5)?… Plus particulièrement, faisons-nous mémoire de ceux et celles qui, dans les moments d’épreuve, nous ont aidés à nous tourner vers le Seigneur?…Sommes-nous brûlés par la passion d’annoncer la Bonne Nouvelle ?… Avons-nous assez conscience qu’il y va de l’espérance qui habitera – ou n’habitera pas ! – ceux qui nous suivront?… Sommes-nous, par notre témoignage et par notre conviction, les gardiens d’une « culture de supplication » ?… Et d’une supplication qui ose faire pièce à toutes les formes de superstition ou de magie (radiesthésie, médiums, voyants, etc…) !… Reconnaissons qu’en ce domaine, lorsque nous nous trouvons dans l’épreuve, il n’est pas rare que nous soyons comme ces enfants d’Israël à qui le prophète Elie (tellement d’actualité!) lançait cette invective: Jusqu’à quand clocherez-vous des deux jarrets? (1 R 18, 21)…
Quand il apprit que c’était Jésus le Nazaréen, il se mit à crier: « Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! »…
Sans l’avoir vu vous l’aimez; sans le voir encore, mais en croyant, vous tressaillez d’une joie indicible et pleine de gloire, sûrs d’obtenir l’objet de votre foi : le salut des âmes (1 Pi 1,8)…
Sans te voir, nous t’aimons;
Sans te voir, nous croyons,
Et nous exultons de joie, Seigneur,
Sûrs que tu nous sauves.
Nous croyons en toi. (Réf.)
Par la foi, Seigneur,
habite en nos cœurs.
Garde-nous dans ton amour,
Donne-nous la force dans l’espérance.
A qui irions-nous, Seigneur? Tu as les paroles de la vie éternelle. (Réf.)